De : Martin McDonagh
Le réalisateur anglais Martin McDonagh est très doué mais tourne peu. 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance fut un énorme succès critique et public et permit à Frances McDormand d'obtenir un second Oscar de la meilleure actrice en 2018.
Mais son film "Bons Baisers de Bruges" reste une comédie hilarante et bourrée d'action dont le duo Colin Farrell et Brendan Gleeson était génial.
The Banshees of Inisheer marque les retrouvailles des deux acteurs avec Martin McDonagh.
Le film suit deux amis d’enfance, vivant sur une île isolée d’Irlande, qui sont perdus lorsque l'un décide brusquement de mettre fin à leur amitié.
Avec ce nouveau film, les aficionados de Bons Baisers de Bruges risquent d’être sérieusement laissés sur le carreau. Car la où la précédente collaboration des deux acteurs et du réalisateur était extrêmement drôle et enlevée, les Banshee s’avère d’un calme et d’un rythme très différents. Le film n’est pas du tout une comédie. C’est même plutôt un film dépressif sur la vacuité des rapports humains au regard du sens à donner à sa vie.
Le personnage de Brendan Gleeson veut laisser une trace, créer et ne pas juste boire des guinness avec un mec gentil mais pas très intéressant. C’est rude et Colin Farrel est brillant de nuances dans toute l’incompréhension qu’il a à se sentir rejeté, abandonné par son ami sur qui il basait toute sa vie, isolé sur cette ile au climat difficile et si peu peuplée. La plus belle scène du film est d'ailleurs une déclaration sous emprise de l'alcool de toute la pureté et la beauté des gens gentils, déclamée avec brio par un Colin Farrel au sommet. Le film parle de la solitude de chaque être face à la mort. Et forcément ce n’est pas très fun comme visionnage, d’autant que la où le réalisateur s’est à mon avis planté, c’est qu’il aurait pu aborder ces thèmes très intéressants avec plus d’originalité.
Mais il ne rebondit pas sur le comportement radical et parfois absurde des protagonistes. Il aurait pu rendre les situations un peu marrantes pour détendre l’atmosphère et apporter de la vie. Au lieu de cela il préfère montrer la sécheresse de cette solitude s'installer sans lumière aucune comme espoir et décrire cette amitié qui s'arrête brutalement par choix d’un des deux protagonistes.
C’est un angle qui m’a déplu car il tue l’émotion dans l’œuf, laissant un film bon mais sec. dommage..
La piste aux Lapins :
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