The Order

De Justin Kurzel

L’excellent et éclectique Jude Law joue un agent du FBI chargé d’enquêter sur un gourou de secte dans les années 80, responsable de meurtres sordides.

Le non moins excellent Nicholas Hoult (X men, Mad Max Furry Road, La Favorite, la série The Great , The Menu, Juré N°2, Nosferatu) incarnera le gourou. On l’imagine très bien dans le rôle.

Mais surtout The Order est réalisé par Justin Kurzel, qui après les Crimes de Snowtown, s’était bien ramassé avec une adaptation ratée de Macbeth et l’adaptation catastrophique du jeu vidéo Assassins creed. Mais le garçon reste très talentueux et a signé récemment deux excellents films, le Gang Kelly où Nicholas Hoult excellait en militaire barré et Nitram sur une tuerie de masse qui avait marqué Cannes 2021 et valu à Caleb Landry Jones un prix d’interprétation masculine fort mérité. Un des musts des films sortis en 2022. Le projet est donc assez excitant.

On y suit donc une secte de suprématistes blancs prévoyant de lancer une guerre contre le gouvernement américain via le terrorisme dans l’Idaho de 1983.

Kurzel a signé ses meilleurs films (snowtown, The Kelly Gang et Nitram) sur cette thématique de paumés qui tombent dans le meurtre sauvage. Et comme à son habitude le résultat est très bon. Nicholas Hoult trouve un nouveau rôle de connard flippant mais cette fois-ci pas du tout comique, qui lui sied à merveille. Le film a été très bien accueilli à Venise et cumule 92% de bonnes critiques sur Rotten Tomatoes. Et on comprend pourquoi. Kurzel alterne des images splendides de déserts et montagnes du nord-ouest du Pacifique avec des scènes de tension au sein de cette secte de tarés ou avec la quête de l’inspecteur et des flics qui l'entourent avec très peu de moyens. La violence physique des suprémacistes rentre de plein fouet dans le quotidien de ces agents du FBI qui ont essuyé tant d'affaires et beaucoup de mort victimes collatérales.

Le film fait froid dans le dos car on voit le terreau d'une certaine Amérique fasciste d'aujourd'hui, sauf qu'elle a gagné par le vote et qu'elle aurait pu le faire par les armes lors de l'attaque du Capitole. Le film de Justin Kurzel fait écho à l'Amérique d'aujourd'hui et nous montre les racines du mal.

Kurzel décrit également ce qui alimente toute forme d'idéologie totalitaire, la pauvreté intellectuelle et l'utilisation de la misère économique d'une classe pour se trouver le bon canalisateur de haine.

La piste aux Lapins :

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Bande-annonce :