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Photo du rédacteurBlanc Lapin

The Old Oak

De Ken Loach



Le pitch : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub qui est menacé de fermeture après l'arrivée de réfugiés syriens placés dans le village sans aucun préavis. Bientôt, TJ rencontre une jeune Syrienne, Yara, qui possède un appareil photo. Une amitié va naître entre eux...


A 86 ans, le maître britannique qui était censé avoir terminé sa carrière revient pour un nouveau film. L’homme derrière de multiples bijoux du cinéma social britannique a signé ces films incontournables que sont Kes, Family life, Riff Raff, Ladybird, Land and freedom, My name is Joe, Sweet sixteen, Le Vent se lève (1ere Palme d’Or) ou Moi, Daniel Blake (seconde Palme d’Or).


Ses détracteurs ont trouvé le film mièvre et naïf, trop gentil. Oui mais ceci fait tellement de bien qu'avec une grande sobriété, Loach se tienne encore debout le poing levé. Il est toujours là et il revient témoigner une dernière fois d'un autre drame qui le déchire, celui des migrants syriens confrontés au racisme le plus pur de pauvres gens vivant dans des bassins autrefois miniers, ravagés par le chômage et la pauvreté. Et comme le dit l'un des personnages, les pauvres peuvent effectivement facilement rejeter les plus pauvres qu’eux par peur, par incompréhension qu'on les aides et pas eux, parceque les sujets de politique internationale et de migrations les dépassent, qu'ils voient concrètement que des étrangers débarquent chez eux.


Mais plutôt que de les juger, Loach a la grande intelligence d'expliquer que parmi eux figurent fort heureusement des hommes et femmes au grand cœur et que dans l'adversité le fait de se serrer les coudes entre victimes de la violence du monde, rend plus heureux à défaut de rendre plus forts. Le vieux chêne qu'est Ken Loach a comme arrêter de croire qu'on pourrait faire changer le monde, il est amer mais il tient débout et ne veut pas lâcher l'espoir. Ce qui est magnifique dans The Old Oak et qui m'a fait pleurer à chaudes lames à plusieurs reprises, c'est que Ken Loach filme avec une simplicité et un naturel déconcertant la beauté qu'il y a potentiellement en chaque être humain.


Cette capacité que chacun d'entre nous a de se donner pour l'autre et de regarder moins ses propres problèmes et plus ce qui peut aider soin prochain. Loach n'est pas croyant dans une religion mais il croit en l'homme, en sa capacité à créer de belles choses en s'unissant. C'est peut-être naïf mais d'une part c'est souvent vrai et d'autre part c'est le plus beau message d'espoir qu'il pouvait nous léguer après une filmographie aussi brillante où il a passé son temps à réveiller les consciences. Ken Loach manquera forcément au monde du cinéma, le maitre n'ayant pas son pareil pour provoquer l'émotion tout en parlant des plus démunis avec justesse et empathie.


The Old Oak a été très chaleureusement accueilli en compétition à Cannes 2023 et certains le voyaient comme une potentielle 3ème palme d'Or pour le cinéaste. C'est un chant du cygne admirable de bout en bout, une synthèse de l'essence même de son cinéma et un énorme coup de cœur dans cette riche année 2023. Ken Loach part avec ce dernier opus, d'une grande classe et c'est le plus beau cadeau qu'il pouvait nous faire. Merci Monsieur Loach pour ces 50 ans de carrière et toutes les émotions et les cris de colère que vous nous avez fournies. Merci.


La piste aux Lapins :




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