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Photo du rédacteurBlanc Lapin

"The Fabelmans" de Steven Spielberg

Dernière mise à jour : 7 oct. 2023


Steven Spielberg s'est pris une veste au box-office avec son remake de West Side Story. Après cette incursion dans la comédie musicale, il opte pour un film très personnel retraçant sa propre enfance.


Malgré des critiques américaines élogieuses (92% de bonnes critiques sur l'agrégateur Rotten tomatoes), le film a fait un four et c'est bien triste.

Car le film est les des meilleurs opus de Spielberg. Là où on peut souvent lui reprocher de la mièvrerie et des bons sentiments qui saccagent un certain nombre de ses œuvres, The Fabelmans fait preuve d'une incroyable justesse et d'une retenue dans les émotions qui décuplent encore plus l'impact du long métrage.


Au début les scènes où on voit comment le petit Steven s'est pris une baffe incroyable pour son premier film vu au ciné puis a tenté de refaire des effets spéciaux de bric et de broc et toujours des films et des films montrés à sa famille puis à l'école, intégrant ses camarades et prenant de plus en plus d'astuces inventées sur le tas...toute cette partie du film est drôle et bercée d'émerveillement. On voit naitre la fibre du cinéaste dès tout petit ainsi que tout son imaginaire. C'est très très réussi et léger comme un film d'aventures à la Spielberg. Distrayant et bien réalisé. La scène où il découvre comment diriger un acteur qui n'en n'est pas un est juste géniale et méta et celle où son grand oncle lui parle de l’égoïsme des artistes sonne comme un aveu de culpabilité de Spielberg pour tout ce qu'il a sacrifié dans sa vie personnelle au service de son art.


Puis le cinéaste se livre sur ses blessures familiales et là il va enchainer des scènes mémorables, d'une simplicité affolante et qui pourtant auront du mal à ne pas vous faire pleurer.

Michelle Williams joue la mère du réalisateur et l'excellent Paul Dano (Little Miss Sunshine, There Will Be Blood, Prisoners, Twelve Years a Slave, The Batman) son père. On va voir comment le jeune Steven voit se détruire l'amour de ses parents l'un pour l'autre devant lui et il le fait avec un brio qu'on ne lui a pas connu depuis longtemps. Je ne vous raconterai pas ces scènes qui se suivent et marquent par leur finesse incroyable, vue de l’œil du fils et du cinéaste en herbe, il ne pouvait pas rendre un plus bel hommage à ses parents. Évidemment il n'y a aucun jugement d'un fils vers ses parents mais énormément d'amour dans le regard d'un cinéaste majeur de 77 ans, qui n'a plus rien à prouver, et leur lance une grande et belle déclaration d'un adulte qui se remémore cette histoire tragique avec le recul nécessaire. Et c'est tout simplement magnifique.

Spielberg aborde aussi l’antisémitisme crasse et alors qu'il n'a pas sui souvent mis en avant cette thématique, il le fait avec toute l'intelligence et la classe qu'on lui connait.

L'un des très grands films de cette année, entre déclaration d'amour au cinéma, à sa mère et son père et récit initiatique d'un homme qui a su très vite voir plus loin et au dessus de la médiocrité pour faire rêver le plus grands nombre. Un film d'une très grande humilité malgré tout. Un chef d’œuvre.

La piste aux Lapins






Bande-annonce :

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