De: Tarik Saleh
Un peu à la manière d’un Nom de la rose dans un contexte musulman, « La conspiration du Caire » brille par l’intelligence de son scénario, axé sur un rythme et un suspens de tout instant qui pèse sur ce héros malmené, ballotté par le pouvoir militaire en place tout comme les religieux.
Le réalisateur suédois Tarik Saleh, interdit de séjour en Égypte et on comprend pourquoi on voyant le film, signe un thriller de grande tenue qui tout en commençant très doucement explique comment l’Égypte mêle politique et religion de façon très archaïque.
L'individu pèse au final très peu. La vie humaine a une valeur toute relative face à des enjeux d'un cynisme déconcertant. Le rôle du général de Fares Fares, chargé de l infiltration, est très nuancé et d'une morale baignant dans un gris vraiment intéressant.
Mais Tarik Saleh n'oublie pas le spectaculaire pour autant au sein de cette université religieuse al-Azhar, monde à l'intérieur de la ville et du pays.
La mise en scène accompagne ce jeu de manipulation, de complots tout en délivrant un message politique fort sur l'écart entre les puissants et une population tenue dans sa misère par la religion.
"La conspiration du Caire" est à la fois original, politique et divertissant, un très bon film.
La piste aux lapins :
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