Queer
- Blanc Lapin
- 2 mars
- 2 min de lecture
De Luca Guadagnino

Luca Guadagnino, réalisateur du magnifique Call Me By Your Name a fait sensation à la dernière à la Mostra de Venise avec cette adaptation du roman Queer de William S. Burroughs.
Daniel Craig y joue un avatar de l’écrivain célèbre pour son œuvre mais aussi sa consommation de drogue et sa vie tourmentée. Ici il s’agira d’un roman semi-autobiographique écrit entre 1951 et 1953 et publié en 1985.
On y suit un célèbre écrivain, Lee, qui a fui les Etats-Unis pour vivre au Mexique. Il faut savoir que William S. Burroughs a tué sa femme dans la vraie vie au Mexique puis après sa peine de prison très courte a vécu une errance en Amérique latine tout en tombant dans la drogue et en avouant son homosexualité en même temps. Drew Starkey, acteur à midinettes de la série Outer Banks joue un jeune ex militaire toxicomane dont l’écrivain tombe amoureux.
Au-delà de cette belle prise de risque pour Daniel Craig, le film est effectivement réussi même si son esthétique et la recherche de Guadagnino d'illustrer les effets des drogues avec des effets de mise en scène, masque un peu le reste. Disons que le film reste un peu trop froid là où il aurait pu s'avérer torride ou malsain. La faute vient à la fois du carton pate assumé de certains décors et des sorties de délirium, très belles et souvent inspirées mais qui montrent et sur montrent là où parfois il faut suggérer.
Queer est une plongée troublante dans la psyché tourmentée de son protagoniste. Entre désir fiévreux et sa solitude empoisonnée, le film oscille entre rêve et cauchemar, capturant l'errance d'un homme en quête d'une impossible liberté. Daniel Craig, méconnaissable, livre une performance viscérale, loin de son image glamour, incarnant un héros hanté par le manque et l'obsession.
Visuellement sophistiqué, le film explore la sensualité des corps avec une maîtrise indéniable, mais son esthétique léchée tend parfois à édulcorer la brutalité du récit original. Malgré des fulgurances de mise en scène, Queer s’égare dans un psychédélisme parfois creux, notamment dans sa seconde moitié. La puissance de Call Me By Your Name n'est pas au rendez-vous. Un projet audacieux qui fascinera autant qu’il déroutera.
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