Météors

De Hubert Charuel, Claude Le Pape

Diagonale du vide. Trois amis inséparables. Tony est devenu le roi du BTP, Mika et Dan les rois de rien du tout. Ils ont beaucoup de rêves et pas beaucoup de chance. Après un nouveau plan raté, Mika et Dan doivent se sauver d'ici, et même se sauver tout court. Ils se retrouvent à bosser pour Tony dans une poubelle nucléaire. Est-ce le début d'une nouvelle vie ou la fin de tout ?

Après le succès de Petit Paysan, Hubert Charuel présente Météors coécrit et co-réalisé avec Claude Le Pape. Ce second long métrage explore la précarité en zone rurale à travers Mika et Dan, deux amis à la dérive, interprétés par Paul Kircher et Idir Azougli.

À seulement 23 ans, Paul Kircher s’impose à nouveau comme crevant l'écran après le très réussi Le Lycéen et le sublime Le Règne animal, deux films qui lui ont valu des nominations aux César.

À ses côtés, Idir Azougli confirme tout le bien qu'on pensait de son jeu dans Shéhérazade ou Bac Nord. Salif Cissé (À l'abordage) complète ce très bon casting.

Le film nous parle de gamins cabossés vivant dans une zone rurale où il n'y a ni emploi ni avenir. D'ailleurs le plus surprenant est de voir l'absence de filles dans ce film, comme si ces garçons étaient restés de grands adolescents en collocation qui ne sont jamais sortis de chez eux sauf pour aller au bowling. Si Météors prends hélas quelques raccourcis et justement montre trop peu du monde qui les entoure, c'est pour se centrer sur une histoire d’amitié entre deux jeunes hommes qui ne font rien l'un sans l'autre et se tirent mutuellement vers le bas. C'est à la fois beau et triste, comme si une forme de déterminisme social les happait systématiquement vers les pires conneries et une absence totale de lucidité sur la vie et le fait d'accepter de grandir et de devenir adulte. "La diagonale du vide" est filmée par cette forme d'absence, de vide autour d'eux. Le choix de mise en scène et de scénario de ne donner aucune famille, aucune petite copine à ces deux personnages peut sembler irréel mais renforce ce sentiment d'abandon d'une population.

Un film sensible et dont la fin ne vous laissera pas indifférents.

La piste aux lpins :