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Les Aigles de la République

De Tarik Saleh


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Le film démarre comme une comédie moqueuse avant de se transformer en une plongée inquiétante dans les rouages d’un pouvoir à bout de souffle. Derrière les sourires polis s’installe peu à peu une atmosphère d’étouffement, où les éclats de violence surgissent sans prévenir et rappellent la fragilité de ceux qui pensent dominer le jeu. Dans ce système rongé par les ambitions et les mensonges, deux femmes imposent une présence discrète mais essentielle, révélant par contraste la brutalité et la vanité du cercle masculin qui les entoure.


Tarik Saleh, qui avait déjà frappé juste avec Le Caire confidentiel et La Conspiration du Caire, poursuit ici son exploration des zones grises du pouvoir. Il mêle habilement réflexion politique et mise en abyme, montrant comment un régime utilise la mise en scène pour travestir sa faiblesse. Ce dispositif donne au récit un relief singulier, oscillant entre ironie et menace, entre spectacle et désillusion.


Au centre, Fares Fares trouve l’un de ses rôles les plus intenses : un homme partagé entre ambition et vertige, pris dans un engrenage qu’il ne contrôle plus. Sa performance, tour à tour fragile et déterminée, donne une dimension profondément humaine à ce portrait d’un système en décomposition. Malgré quelques passages plus appuyés, l’ensemble fonctionne par sa tension continue, ses ruptures de ton et ses accès de violence sèche qui frappent comme des coups de semonce.


Cette conclusion à la trilogie cairote s’impose ainsi comme une réflexion nerveuse et captivante sur la fabrication du pouvoir et ceux qu’il consume, un film qui secoue autant qu’il éclaire.


La piste aux Lapins :


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