La Venue de l’avenir
- Blanc Lapin
- il y a 2 heures
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De Cédric Klapisch

Cédric Klapisch, réalisateur emblématique du cinéma français signe de nouveau un film très accessible, et très malin. Il est devenu populaure avec Un air de famille (César du meilleur scénario en 1997), Le Péril jeune, Chacun cherche son chat, L’Auberge espagnole et ses suites (Les Poupées russes, Casse-tête chinois), ou encore Ce qui nous lie et En corps. La Venue de l’avenir, son quinzième long métrage propose un récit à double temporalité mêlant drame familial et voyage introspectif. En 2024, une trentaine de membres d’une même famille apprennent qu’ils héritent d’une vieille maison oubliée. Quatre d’entre eux — Seb (Abraham Wapler), Abdel (Zinedine Soualem), Céline (Julia Piaton) et Guy (Vincent Macaigne) — sont envoyés sur place pour faire l’état des lieux. Ce qu’ils découvrent les ramène un siècle en arrière, sur les traces d’Adèle (Suzanne Lindon), une jeune femme qui a quitté la Normandie pour Paris en 1895, en pleine effervescence artistique et industrielle. Ce voyage dans le passé interroge leur présent et bouscule leurs repères.
Le casting réunit également Sara Giraudeau, Vassili Schneider et Paul Kircher. On espère que la diversité des générations et des parcours donnera à ce film choral de quoi permettre à Klapisch d'explorer ses thèmes de prédilection avec brio, à savoir jeunesse, les liens familiaux et les trajectoires croisées.
Ce n'est pas la première fois que Klapisch s'essaie au film choral puisque c'était le concept de sa trilogie L'Auberge espagnole, Les Poupées russes, Casse-tête chinois.
Mais là, en mélangeant les âges d'acteurs et les temporalités, il arrive à créer un jeu de miroirs hyper intéressant sur ce qui guide une vie ou la fait bifurquer et ceci déborde d'enthousiasme et de positivité, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Un film d'époque mais pas uniquement, qui traite du monde contemporain et des rapports entre nous aujourd'hui versus il y a 150 ans et qui se permet d'être drôle, tendre et grand public.
Cédric Klapisch rend hommage à la fragilité et la rapidité d'une vie, voire d'une relation sentimentale mais avec un regard bienveillant. Il s'intéresse aux hasards qui font se croiser les destins avec un regard léger. Il regarde des drames ou des choix de vie qui au final s’incarnent dans des arrières arrières petits enfants, qui ont hérité ici d'un Adn et partout d'une envie de vivre le peu d'existence qu'ils ont et qui se termine trop vite.
Avec La Venue de l’avenir, Klapisch s’attaque au défi de faire dialoguer deux époques, reconstituant un Paris de la fin du XIXe siècle où naissent la photographie moderne et l’impressionnisme et le mettant en parallèle avec l’extrême digitalisation des rapports d'aujourd'hui...sauf que, la peinture n'a toujours pas disparue et que les amours suivent les mêmes tourments.
Il s'en dégage un film optimiste et solaire sans être mièvre, où la mélancolie est une force qui permet de se renouveler. Il fait de l'empreinte du temps un émerveillement presque enfantin, qui fait du bien à voir dans une période relativement brusque et violente. Les quelques clichés ou facilités sont vite pardonnées face à la grande sincérité de l'ensemble.
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