De Hirokazu Kore-eda
Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ...
Hirokazu Kore-eda nous parle exclusivement de famille choisie dans sa filmographie riche de plusieurs bijoux dont "Tel père tel fils", "Notre petite soeur", "La vérité", sa palme d'Or, "Une affaire de famille" ou son très beau "Les bonnes étoiles".
Ici avec L’innocence, il choisit à l'instar de Ridley Scott récemment dans "Le dernier duel", de raconter sous trois angles différents la même histoire.
Soyons honnêtes, au début on ne comprend vraiment pas où il veut nous mener. Le film est intriguant et comme le réalisateur japonais a l'habitude de nous surprendre par ses scenarii, on attend la bascule. On comprend que le festival de Cannes l'ait récompensé du prix du scénario.
En effet, on ne voit pas venir le dernier acte, très beau et émouvant, qui remet en contexte les deux premiers tiers et apporte toutes les explications aux scènes vues du point de vue de la mère de l'enfant puis de son professeur.
Il est compliqué d'en dire beaucoup sans vous gâcher le plaisir et la surprise de la thématique, très finement amenée et traitée, à hauteur de regard d'enfant.
Le secret qui s'y cache vaut le détour et l'attente. Kore-eda est extrêmement moderne en ne niant pas les limites de la société japonaise et son approche archaïque de certaines évidences sociétales européennes. En manipulant le spectateur, il use des artifices du cinéma initiés par le "Rashōmon" de Akira Kurosawa, LE maitre du cinéma par excellence. L'empathie et la sensibilité qui s'en dégagent sont d'autant plus réussis.
La piste aux Lapins :
Comentários