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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Kaboom

De: Gregg Araki



Gregg Araki a plus de 50 ans et il ne se calme toujours pas. Il s'est fait connaitre dans les années 80 par ses films orientés homos à l'univers décalé où des extraterrestres et des scènes bien gores venaient parsemer d'autres plutôt très sexuelles, bi, hétéro ou homo.


Du cinéma indépendant bien trash et rigolo, totalement perché. Avec "Mysterious skin", il surprit tout le monde en réalisant un film très différent, sur deux garçons victimes de pédophilie et sur les incidences lorsque ces derniers atteignent l'âge adulte. Araki montrait alors toute la sensibilité dont il pouvait faire preuve et qui parfois se dilue dans ses réalisations en forme de gros puddings qu'il vous jette à la gueule. "Mysterious skin" est son chef d’œuvre mais reste à part.Avec "Kaboom", il revient donc au grand n'importe quoi avec cette histoire d'adolescents entrant à l'université, obsédés uniquement par les drogues et le sexe mais victimes d'une machination infernale.


On se croirait dans une série TV pour ados qui se fait exploser de l'intérieur en abordant crûment les thématiques et en osant se marrer sans retenue et sans se prendre la tête. C'est réjouissant, avouons le, et les premiers 3/4 d'heure passent très vite car la présentation du contexte et des personnages est croquée avec esprit, dans une vision farfelue et pop très sympathique. Les couleurs sont criardes et ultra référencées.Et puis, comme tous les films d'Araki de cette veine, en commençant par son célèbre "the doom generation", ça part en vrille et le scénario prend la tangente, que l'on décidera de suivre ou pas.


Gregg Araki se fout totalement de certaines cohérences et poursuit son scénario comme un trip hallucinogène avec une facilité qui peut agacer plus d'un spectateur ("facilité" au sens "écrit facilement"). Le scénario se construit d'ailleurs comme par paliers, ceux des effets d'une prise de drogue dure. Mais c'est que le réalisateur n'a pas envie d'en faire plus. Il est là pour s'amuser, faire des blagues acidulées et non pour délivrer de longues réflexions sur la vie, la mort et ses petits tracas. Gregg Araki est un gentil anarchiste, un espèce de John Waters en plus jeune, avec son monde à lui, on y entre facilement et on en sort tout aussi vite, en pleine projection, selon votre prédisposition à vous laisser porter par un bon gros délire ou votre volonté de rester plutôt dans des sentiers battus. Personnellement, j'ai adhéré, ce n'est pas un film aussi drôle que la presse l'annonce mais c'est rafraichissant, original et donc pour moi réussi.Si vous n'avez pas aimé les précédents films de Gregg Araki, n'y allez pas ! Vous êtes prévenus, c'est barré, c'est décousu, ça explose dans tous les sens, c'est plein de mauvais goût et de sexe mais ce grand foutoir est particulièrement revigorant et jouissif.


La piste aux Lapins :




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