De: Sebastian Meise
L’histoire de Hans Hoffmann. Il est gay et l’homosexualité, dans l’Allemagne d’après guerre, est illégale selon le paragraphe 175 du Code pénal. Mais il s’obstine à rechercher la liberté et l’amour même en prison...
Si "Great freedom" est souvent glauque par le dureté de ce qu'enduraient les homosexuels en Allemagne lorsque l'homosexualité était punie d’emprisonnement, c'est aussi parceque Sebastian Meise choisit de raconter son histoire uniquement en prison.
Il a l'excellente idée de raconter l'histoire de cet homme et de sa relation avec un c-détenu hétéro mais héroïnomane sur trois périodes, 1945, 1955 et 1968, à la veille de la fin de la pénalisation.
L’oppression subie semble hors du temps tellement elle est moyenâgeuse et dénuée d'une quelconque humanité. Mais le héros est tellement solaire qu'on s'accroche à son sourire et son regard provocateur qui semble dire merde aux autorités en permanence. Franz Rogowski est brillant de bout en bout alors qu'il parle peu, par son visage expressionniste assez bluffant. Face à lui George Friedrich joue un homme rustre et homophobe avec qui il va tisser une relation d'amitié et d'amour assez particulière et hyper émouvante. Mais plutôt qu'une histoire gay classique, "Great Freedom" parle d'un combat pour survivre et aimer entre quatre murs via plusieurs histoire où le héros s'amourache d'autres jeunes gays emprisonnés et tente de trouver un espoir dans ces relations sans avenir car punies des pires souffrances.
Et puis "Great freedom" émeut à bien des reprises par la bonté des personnages ou leur sens du sacrifice pour se serrer les coudes ou sauver un autre détenu. Ce qui marque aussi c'est ce passage direct des camps de déportation nazis aux prisons allemandes à la libération, un fait peu connu de l'histoire.
La découverte des personnages et la construction du duo se fait avec beaucoup de finesse et amène sur une fin bouleversante et romanesque.
L'émancipation est passée par des crimes d'état qu'on aurait tord d'oublier trop vite. "Great freedom" est non seulement nécessaire dans son devoir de mémoire mais il est beau et poétique par moments, suffisamment pour vous donner une bonne claque salvatrice.
La piste aux Lapins :
Terrence Malick
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