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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Decision to leave

De: Park Chan Wook




Park-Chan Wook est l'un des trois grands maitres sud-coréens des vingt dernières années. "Sympathy for Mr Vengeance", "Lady Vengeance", "Old Boy", "Thirst" et "Stoker" ont jalonné une filmographie sous le signe de la violence. "Mademoiselle" marquait son retour brillant en 2017. Decision To Leave suit un officier de police qui enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Son suspect n'est autre que la femme de la victime. Comme à son habitude Park Chan Wook use d'un scénario retord et d'une mise en scène que Sir Alfred Hitchcock n'aurait pas renié. D'ailleurs les clin d’œil à Vertigo sont nombreux, au premier rang duquel le fait que l'enquêteur va tomber dans une passion amoureuse pour son principal suspect. Si comme toujours il nous réserve des rebondissements à tiroirs, pour la première fois la manipulation de personnages par d'autres laisse le champs à de vrais sentiments voir à une poésie qui se dégage de la relation de chat et souris qui s'installe entre les deux personnages. Decision to leave est un très bon Park Chan Wook mais il doit se mériter. Ce n'est pas un film aimable au premier abord. Le film commence doucement et il faut clairement s'accrocher les 15 premières minutes et rester concentré par la suite afin d'entrer dans le luxe de détails que nous offre le cinéaste. Quelque part il adapte son style à une grande histoire d'amour impossible et tragique. Mais là où Mademoiselle traitait de passion lesbienne avec humour et rythme, Decision to leave délaisse l'action au profit du jeu de miroirs entre ce que pense le flic, ce que perçoit sa cible et pas forcément avec la même temporalité. A savoir que Park Chan Wook va nous renvoyer sur des scènes du début du film ultérieurement et construire peu à peu la toile implacable de son récit. Alors certes c'est son style et il l'a déjà fait. Mais là c'est davantage fragmenté et presque plus fin. Le prix de la mise en scène obtenu à Cannes cette année est totalement justifié de part l'orfèvrerie du résultat. Le principal risque pour le spectateur est d'être perdu au départ et de décrocher d'où la nécessité de tenir suffisamment pour entrer dans ce dédale assez excellent. On vient pour un polar et on repart avec un sentiment plus confus et tragique. Park Chan Wook reste l'un des plus grands réalisateurs au monde et prouve avec Decision to leave qu'on peut encore compter sur lui pour nous surprendre par sa sophistication, son thème et l’effet à long terme du film dont les images restent.


La piste aux Lapins :





































































































































Terrence Malick

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