De Léa Domenach
Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable.
Il faut bien reconnaitre que je n'attendais rien de ce projet curieux dont je ne voyait pas trop l'intérêt.
Force est de constater qu'au delà d'un casting habile avec un Michel Vuillermoz crédible en Chirac et d'un Denis Podalydès toujours aussi excellent, la reine Catherine trône avec majesté.
Notre monstre sacré français a toujours été une brillante actrice, d'une classe incroyable et dans ce rôle dans lequel on ne l'imaginait pas du tout, elle excelle de nouveau.
Alors évidemment, certains reprocheront au film sa trop grande tolérance et empathie à l'égard d'un personnage réel pas réputée du tout pour exceller en matière de chaleur et de gentillesse.
Et que le film serait trop sympathique avec elle. Alors oui c'est vrai que parfois le scénario peut sembler trop bienveillant et qu'il n'est jamais à charge contre elle, même si il montre des travers peu ragoutants de Chirac et sa bande de conseillers voire de sa fille Claude jouée par l'excellente Sara Giraudeau.
Disons que tout le monde en prends pour son grade et que l'on voit toute la dureté du monde politique, le côté clan et froid et que la réalisatrice nous fait son Barbie en mode woman power et revanche de la blonde potiche. C'est caricatural, c'est attendu mais honnêtement je me suis marré.
D'abord parceque les piques sont vachardes et délicieuses dans la bouche de Catherine Deneuve, et puis parceque c'est tout un moment d'histoire revu avec un regard distancié et ironique. Effectivement, tout n'est pas vrai, bien des choses sont empirées ou amoindries et pas toujours de façon équitable entre les personnages, un Villepin passe pour un machiste imblairable avec une absence totale de flair politique, est ce aussi basique ? Probablement pas. Le tout est de regarder Bernadette comme ce que le film doit être, une comédie qui joue avec notre histoire politique et les codes d'un personnage passé effectivement de la détestation à une forme de popularité. Bien vu.
La piste aux lapins :
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