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Bergers

De Sophie Deraspe




Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.


Avec Bergers, Sophie Deraspe propose un voyage âpre dans les terres de la Haute-Provence. Abandonnant sa vie citadine au Québec, un jeune homme tente de se réinventer berger, porté par un désir de rupture et d'authenticité. Ce qui est clair c'est le récit évite toute idéalisation et angélisme bucolique. La rudesse du quotidien rural est montrée sans détour et on constate concrètement l'épuisement des corps, la fragilité des troupeaux et la violence sourde de la nature.


La mise en scène épurée et proche du documentaire, sans surenchère esthétique, peut parfois avoir ses limites et certains moments trop longs. Mais la grande sincérité de l'ensemble avec un pastoralisme présenté sans nostalgie ni romantisme naïf, est le grand atout du film.


Les montagnes deviennent un décor à la fois somptueux et implacable, un espace de solitude.


Bergers séduit par son regard clairvoyant sur un mode de vie en déclin sans jamais tomber dans le piège d'une approche sociologique pesante.


La narration s’essouffle un peu en chemin avec un dénouement très abrupt.


Portée par la justesse de son regard et la force de ses paysages, Sophie Deraspe confirme avec ce film qu'elle est une voix singulière du cinéma contemporain.


La piste aux Lapins :




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