Indomptables
- Blanc Lapin
- 22 juin
- 2 min de lecture
De Thomas Ngijol

À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d'un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture.
Thomas Ngijol surprend en passant dernière la caméra et en allant à mille lieues de son statut de comique de stand up. Il est clair que son film casse son image et ne fait pas franchement dans le comique.
Avec Indomptables, Thomas Ngijol opère un virage audacieux et livre un polar intense, ancré dans la réalité sociale du Cameroun contemporain. Loin de ses rôles comiques, il campe un policier usé, dépassé par un monde qui s’effondre autour de lui, jusque dans sa propre famille. Le film, inspiré d’un fait réel, adopte une mise en scène dépouillée, au plus près des corps et des regards, capturant sans filtre une société en crise.
Ngijol aborde frontalement les tensions qui traversent son pays : la violence urbaine, la perte d’autorité, le poids des traditions et du patriarcat. Mais il le fait sans jugement ni surplomb, avec une sensibilité pudique et une vraie finesse d’observation. Le ton est grave, mais jamais désespéré. Il y a dans ce récit une tendresse discrète, une forme d’humanité qui affleure malgré la noirceur du propos.
La force du film vient justement de cette tension entre désillusion et dignité. Indomptables n’est pas un film démonstratif, mais il dit beaucoup, avec peu.
Entre polar et tragédie du quotidien, Thomas Ngijol signe un film singulier, tendu, inquiet, mais habité d’un regard juste. Une œuvre modeste en apparence, mais puissante dans ce qu’elle révèle.
La piste aux lapins :

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