De: Joel et Ethan Coen
Les frères Coen reviennent après le casting de stars de « burn after reading » avec un film sans acteur connu et surtout, particulièrement ancré dans la culture juive.
Le film est plébiscité par nombre de critiques qui y voient leur meilleur opus…hum…pas d’accord !
Entendons nous, le film est réussi.
L’histoire reprend la thématique qui traverse toute la filmographie des Coen à savoir le loser magnifique, pauvre mec américain moyen dépassé par des évènements assez ordinaires qui virent au grand n’importe quoi et à l’absurde. Bref, le noir très noir de « the barber », « miller’s crossing », « fargo » ou « no country for old men » allié à l’ironie de « the big lebowsky », « arizona junior » ou « burn after reading ».
Par ailleurs, c’est la première fois qu’ils réalisent une œuvre quasi autobiographique, inspirée de leur propre père et de leur enfance, dans un milieu juif très pratiquant..
On y retrouve toute une galerie de personnages qui figuraient déjà dans « j’ai tué Phil Shapiro », le seul bouquin de Joel Coen.
Mais voilà, dans le livre, les histoires les moins drôles étaient justement celles-ci et je dois avouer que je préfère largement quand le tandem s’intéresse au plouc moyen qu’il soit cow boy, glandeur ou barbier qu’au gentil professeur juif.
Il est vrai que Joel et Ethan Coen sont particulièrement corrosifs avec leur milieu et que ceci est assez non-politiquement correct. Et puis rares sont les réalisateurs juifs qui parlent de leur religion et leurs coutumes de cette façon. Ils se focalisent en général sur leur milieu intellectuel comme le fait Woody Allen et très peu sur les rites et sur la classe moyenne juive…encore plus rare lorsque l’action se situe dans les années 70. On est donc loin des clichés new yorkais.
Alors avec autant d’atouts, pourquoi ce film ne me convainc pas totalement ?
Et bien parceque le rythme harrasant du film, fonctionnant sur la même logique du début jusqu’à la fin, à savoir que « noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir » passe beaucoup moins bien que dans « the barber ». Les retournements sont peut être moins clinquants, le vase clos juif rend le tout relativement hermétique. On est invités à y entrer mais ce n’est pas toujours facile d’y adhérer. C'est une comédie clin d’œil à toute leur filmo mais pour laquelle certains auront davantage de complicité et d’adhésion que d'autres.
Donc pour résumer, c’est un bon Coen, réussi mais qui à mon avis restera à part et certainement loin dans mon propre classement, du fait de la thématique et du traitement, pas toujours aussi flamboyant qu’à l’accoutumée. Mais allez-y !! bien entendu. C’est quand même très drôle…
La piste aux Lapins :
Comments