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A real pain

De Jesse Eisenberg



Deux cousins aux caractères diamétralement opposés - David et Benji - se retrouvent à l’occasion d’un voyage en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée. Leur odyssée va prendre une tournure inattendue lorsque les vieilles tensions de ce duo improbable vont refaire surface avec, en toile de fond, l’histoire de leur famille…


L'acteur de The Social Network (David Fincher) et To Rome with Love (Woody Allen), passe pour la seconde fois à a réalisation après son premier, when you finish saving the world, qui n'avait pas marqué les esprits. On peut dire que sa seconde tentative est une réussite totale, à partir d'une idée simple, comment anticiper le devoir de mémoire par rapport à la Shoa pour des petits enfants d'une rescapée des camps, qui ont des tas de problèmes à gérer au quotidien mais qui sont tellement insipides par rapport à l'horreur de l'holocauste. A partir de ce constat de décalage entre les deux, Jesse Eisenberg va s'intéresser à deux personnages qu'il a écrits au ciseau. Deux adultes quarantenaires qui s’aiment profondément mais qui ont pris des chemins différents. L'un des cousins est rangé, avec son job qui fonctionne sa petite famille et ses traumas, ses doutes, son incapacité à extérioriser ses sentiments tellement il a accepté le moule qu'il a construit. Son cousin lui est lumineux, quand il entre dans une pièce tout le monde le remarque, il est gentil, interessé à l'autre mais il est fracassé. Il n'arrive pas à gérer ses émotions et ceci l'a coupé du reste du monde et de son cousin qu'il voit moins. Jesse Eisenberg est comme toujours excellent dans ce personnage introverti mais qui gère les situation et s'inquiète profondément pour son cousin et ami. Kieran Culkin, qui avait fait sensation dans les cinq saisons de Succession, est tout simplement bluffant. Il explose chacune de ses scènes parceque son personnage déborde d'humanité et de fragilité, toujours sur le fil et prêt à exploser mais pourtant qu'on comprend si bien.


Jesse Eisenberg livre une tragicomédie sensible et intelligente sur la mémoire et l'identité. Entre humour mordant (on se marre beaucoup) et émotion sincère, il explore le poids d’une histoire que les nouvelles générations héritent sans l’avoir directement vécue.


Porté par des dialogues finement écrits et une mise en scène épurée, le film évite le pathos en trouvant un équilibre subtil entre drame et légèreté. Grâce à des comédiens investis et une écriture subtile, le film transforme une quête identitaire en une réflexion universelle sur la résilience, la solitude des identités, la gentillesse. Un film très riche sous ses dehors très simples.


La piste aux Lapins :






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