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A dangerous method

De: David Cronenberg



En préambule : un nouveau système de critique sur "de l'autre côté, perché avec le blanc lapin...", pour simplifier la chose, plus il y a de lapins plus j'ai aimé...et à cinq, je considère le film comme un bijou ! Si il y a des guns, c'est mauvais signe...

Après deux chefs d'oeuvre, "A history of violence" et "Les promesses de l'ombre", David Cronenberg revient avec un film plus âpre et moins facile d'accès.

Faisant preuve d'un Grand classicisme dans la réalisation, le maitre prend son temps pour installer ses personnages et les laisser se livrer à leurs échanges intellectuels, au demeurant passionnants. La relation entre Carl Jung et Sigmund Freud est alors disséquée par échanges verbaux et lectures épistolaires sur leur approche respective de la psychanalyse.


Une confrontation du père au fils spirituel va dès lors avoir lieu sous nos yeux...il faut tuer le père pour prendre son envol, illustration !Jung s'éloigne des théories de Freud tout en respectant son impact et son apport, il souhaite aborder la parapsychologie, apporter une réponse au patient, lui indiquer le chemin qu'il devrait suivre pour être épanoui en fonction de ses attentes. Freud souhaite quant à lui se limiter à la définition des causes d'un trauma. Il ne veut pas se transformer en dieu qui indique au patient que faire. Il reproche d'ailleurs à Jung ses origines ariennes et fait une remarque surprenante à la disciple de Jung qui est juive comme lui.


Il estime que Jung étant arien, il faut se méfier de son approche "supérieure" et influencée par la haute opinion qu'un arien a de lui-même. Réflexion rapide mais d'autant plus significative que Jung, sur le même sujet, ne comprend pas pourquoi faire une distinction d'origines et de religions, et n'adhère absolument pas au racisme de ces temps troublés.


Un bel exemple de la richesse et de la profondeur du propos, à savoir les limites du chercheur et de sa raison, même pour les découvreurs de cette discipline. Limites qui trouvent racine dans les rapports de classe, les règles sociales qui font tenir une organisation humaine, règles morales ou idées préconçues qui préservent de l'anarchie. Qui évitent et classent certains sujets pour ne pas mettre en péril les fondements d'un système d'organisation politique humain.

Freud souhaite d'ailleurs exclure la religion de leurs réflexion pour ne pas polluer leurs recherches mais se trouve tout de même rattrapé par un a priori, issu de l'oppression millénaire juive et du climat antisémite d'avant guerre.

Le personnage de Vincent Cassel est excellent car il montre un psychiatre lui même en fin de psychanalyse et qui s'est libéré de tous les carcans sociaux et moraux pour retrouver sa liberté totale, sexuelle en premier lieu. Un véritable anarchiste, très différent d'un révolutionnaire... Il est donc question de sexe, de désir et d'amour, de la définition de la limite entre le désir pur et davantage, de l'impossibilité même pour ces éminents chercheurs de se départir de leur passions, même sur la longue durée. Cronenberg réussit donc une oeuvre certes aride mais d'une telle exigence intellectuelle qu'elle force l'intérêt et captive. Viggo Mortensen est brillant mais Michael Fassbender lui vole la vedette. L'acteur est un caméléon et prouve après "shame", "hunger", "fish tank" et "x-men first class" qu'il peut tout jouer. Quel plaisir qu'un tel acteur rencontre ce succès et soit aussi pertinent dans ses choix. En 2012, nous le verrons dans "Prometheus", prequel d'Alien de Ridley Scott et nous verrons Cronenberg dans un tout autre style avec Robert Pattinson, de Twilight, un sacré défi pour le jeune homme et un pari gonflé pour le maitre canadien. "A dangerous method" est en tout cas une belle réussite, mais moins évidente à premier abord que d'autres longs de Cronenberg...

La piste aux Lapins :







































































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