Baby

De Marcelo Caetano

À sa sortie d’un centre de détention pour mineurs, Wellington se retrouve seul et à la dérive dans les rues de São Paulo, sans nouvelles de ses parents et sans ressources pour commencer une nouvelle vie. Il fait la rencontre de Ronaldo, un homme mûr qui lui enseigne de nouvelles façons de survivre. Peu à peu, leur relation se transforme en passion conflictuelle.

Le réalisateur Marcelo Caetano dresse un portrait aussi vibrant que sensoriel d’un jeune homme en quête d’appartenance. Le film ne s'attarde pas sur un coming out soudain ni sur l’exclusion mais suit un jeune homme un peu paumé qui a besoin de cadre à défait d'une famille qui l'a abandonné lorsqu'il s'est retrouvé en prison. On le suit donc dans les ruelles vibrantes de São Paulo, plongeant assez vite dans la prostitution, ce qui n'est pas franchement original pour ce type de film queer. Ce qui l'est plus est la transformation du protagoniste, plongé dans un univers nocturne fait de trafics et de survie.

Baby allie habilement esthétique soignée et regard politique pour livrer une œuvre où l'intime d'une communauté LGBTQI+ marginalisée, dialogue avec le social. L'autre bonne surprise est cette histoire d’amour sans stéréotypes, une histoire assez impossible et assez subtile sur le décalage d'âge et donc de projections, de liberté et d'envie du héros, qui peut trahir avec insouciance et regretter, s'attacher car dans sa tête tout fonctionne brusquement.

Baby n'échappe pas à tous les clichés du "queer movie" mais sa description des exclus de la société brésilienne, son hommage à la beauté fugace de la jeunesse, lui donent un certain charme.

La piste aux Lapins :