Valeur sentimentale
- Blanc Lapin
- 21 août
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Dernière mise à jour : 23 août
De Joachim Trier

Le film de Joachim Trier démarre de manière un peu théorique, presque enfermé dans ses références bergmaniennes, avant de trouver son axe en explorant l’héritage familial et la répétition des schémas.
Plus qu’une chronique du pardon ou de la réconciliation, il s’agit d’une méditation sur le poids des lignées, la difficulté d’y échapper et la nécessité de transformer cet héritage, qu’il soit affectif, artistique ou traumatique.
Récompensé du Grand Prix à Cannes, Valeur sentimentale embrasse de multiples thématiques : la transmission entre générations, la difficulté d’exprimer ses émotions pour un artiste, la persistance des blessures adolescentes, mais aussi la possibilité de regarder ses parents avec distance et d’apprendre à accepter leurs faiblesses. La question du pardon y devient centrale, tout comme celle du passage à l’âge adulte au-delà de ses rancunes.
Le personnage de Gustav, patriarche charismatique mais autocentré est fascinant de par l’influence fantomatique qu’il a eu sur la trajectoire de ses enfants.
La mise en scène limpide de Trier met en valeur cette complexité relationnelle, servie par un casting remarquable : la fragilité lumineuse de Renate Reinsve et l’intensité de Stellan Skarsgård donnent une réelle profondeur aux personnages.
Cependant, malgré cette densité de thèmes et des interprètes au sommet, le film souffre paradoxalement d’un certain déficit d’émotion.
Là où il ambitionne de toucher par sa mise en abyme des rapports familiaux et artistiques, il reste parfois trop démonstratif et manque de cette vibration intime qui aurait pu bouleverser davantage. Reste une œuvre ambitieuse, intelligente, parfois inégale, mais qui confirme Trier comme un cinéaste majeur du cinéma européen.
La piste aux Lapins :




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