Smashing Machine

De Benny Safdie

Smashing Machine retrace la vie d’un champion aussi redoutable sur le ring que fragile hors caméra, mais cette plongée annoncée dans les failles d’un géant avance avec des réflexes très balisés. Le film enchaîne les épisodes attendus du biopic sportif : les triomphes, les rechutes, le couple qui vacille, la quête de rédemption… Une mécanique déjà bien rodée, que même les ambitions plus intimistes n’arrivent pas vraiment à détourner.

Dwayne Johnson, lui, impose une présence solide et apporte un supplément d’humanité à un rôle qui pourrait n’être qu’un totem musculeux ; Emily Blunt trouve également de quoi exister dans les turbulences du duo. Mais une fois ce duo ôté de l’équation, l’ensemble manque d’un véritable souffle de mise en scène. Le film promet une lecture plus nerveuse et plus libre du parcours de ce colosse, mais se replie vite sur une facture sage, presque académique, loin de l’énergie nerveuse qu’on associe habituellement à Benny Safdie.

Le résultat n’est jamais désagréable — on suit facilement l’histoire et l’ascension cabossée de son protagoniste — mais peine à laisser une trace durable. On ressort avec l’impression d’avoir vu un film compétent, sans éclat particulier, où le charisme de la star surpasse largement l’audace d’un récit qui ne trouve jamais le moyen de dépasser les conventions du genre.

La piste aux Lapins :