Sirāt
- Blanc Lapin
- 14 sept.
- 2 min de lecture
De Oliver Laxe

Au cœur des montagnes du sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée qui a disparu. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert. Ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante d’un miroir de sable qui les confronte à leurs propres limites.
Avec Sirât, Oliver Laxe livre une œuvre singulière qui surprend à mi parcours. On ne sait pas si le film est conte mystique ou un simple road movie halluciné. L’immensité sèche et implacable du désert marocain sert de cadre à ce groupe de fêtards qui va errer avec une bande-son excellente et utilisée avec un soin tout particulier. S'en dégage une sensation où le réel vacille peu à peu. La mise en scène épurée est absolument brillante de bout en bout, justifiant amplement le prix du jury obtenu à Cannes en mai 2025.
Cette bande-son électro-punk hypnotique, tend tout autant vers la fin d’un monde qu'ene envie de survivre. Le récit avance par fragments, entre silences, éclats de violence, et ruptures de rythme.
Les dialogues sont rares, privilégiant les sons, la transe et les corps dont des corps meurtris, amputés, ce qui est très rare de monter avec autant de simplicité et d'humanité.
La tension est souvent déroutante car elle n'est pas là où on l'attend, le film allant de surprise en surprise du spectateur jusqu'à un final totalement inattendu.
Sirât s’impose comme une réflexion sur la perte, la fragilité de nos existences, le deuil collectif, et le vertige d’exister. La caméra embrasse la beauté du désert et du vide autant qu’elle confronte leur angoisse à cette nature hostile. Le désert devient un espace mental, un purgatoire contemporain où chaque image semble creuser un peu plus le vertige.
Sirât est une expérience, une proposition de cinéma libre, radicale, et profondément actuelle.
La piste aux Lapins :




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