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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Matthias et Maxime

Dernière mise à jour : 11 janv. 2023

De: Xavier Dolan



J'aime beaucoup Xavier Dolan mais force est de constater que son cinéma s'épuise jusqu'à tourner à vide. Il a montré qu'il savait super bien diriger les acteurs, dont lui, que ses dialogues étaient vifs et drôles ("J'ai tué ma mère") qu'il était très (trop?) référencé par de grands metteurs en scène comme Wong Kar-Wai ("Les amours imaginaires"), et puis même qu'il savait prendre des risques ("Laurence Anyways"), changer de style (Tom à la ferme), et même synthétiser tous ses talents avec Mommy.

Et puis avec "Juste la fin du monde", on a vu apparaitre une début de caricature de lui-même avec des scènes très appuyés, un surjeu de certains acteurs (Vincent Cassel au secours !).


En début d'année il se faisait accueillir de façon pas trop catastrophique avec son premier films hollywoodien, Ma vie avec John F. Donovan, descendu par la presse lors du festival de Toronto 2018. Et on comprend pourquoi car le film comporte de nombreuses lourdeurs et une histoire vraiment pas intéressante.

Avec "Matthias et Maxime", on touche le fond. Clairement, l'histoire est très mal scénarisée. Sur un baiser échangé lors d'un court métrage où on leur demande de tourner, deux amis d'enfance vont voir leur histoire se troubler.


Déjà, on a du mal à croire que les deux mecs se réveillent à 25-30 ans en éprouvant un quelconque désir après avoir été hétéros toute leur jeunesse. C'est disons, surprenant. D'autant qu'on parle plus de désir que de sentiment dans le film. Mais surtout leur histoire est très mal exploitée, les deux protagonistes n'échangeant quasiment pas entre eux. Pire, le côté bande de potes qui les entoure aurait pu en lui-même être une thématique mais il vient polluer la seconde. Et si le groupe d'ami semble assez peu crédible, on croit encore moins aux "sentiments" des deux protagonistes principaux, ce qui est un peu emmerdant pour un film sur les sentiments profonds qui les attachent. Mais comme le réalisateur ne s’intéresse aucunement à leur passé et à leur lien, forcément, on sort du film pour le regarder d'un œil au début étonné puis carrément...agacé.

Et au bout d'un moment, le film devient lourd. Surtout lorsque Dolan choisit de faire des ralentis, de clipper son film et de tomber dans ses facilités visuelles qu'on lui a suffisamment reprochées par le passé. Sauf que lorsqu'elles accompagnaient une vraie histoire, un vrai fond et que l'ensemble sentait la sincérité, çà passait. Là, le résultat fait totalement fake.


Xavier Dolan a du talent mais il a surtout besoin de se poser, peut-être de se reposer, d'attendre avant de se lancer dans un nouveau projet et de revenir lorsqu'il aura quelquechose à raconter. J'aimerais vraiment qu'il ne gâche pas son talent et son image à ne pouvoir empêcher sa boulimie de tournage. Il doit désormais revenir avec un projet plus mature. Mais j'ai confiance en lui, il nous surprendra dans le bon sens next time.


La piste aux Lapins :






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