De: Fernando Meirelles
Le réalisateur de "La cité de Dieu" et "The Constant Gardener" réalise pour Netflix ce biopic déguisé du Pape François en expliquant comment le pape Benoît XVI et lui, radicalement opposés sur à peu près tout, se sont trouvés et compris.
Le film a pour lui une reconstitution plus que crédible du Vatican, ainsi qu'un duo d'acteurs fabuleux. Jonathan Pryce (Brazil, Les Aventures du baron de Münchhausen, Le temps de l'innocence, Pirates des Caraïbes, Taboo, Games of Thrones, L'Homme qui tua Don Quichotte) est un cardinal Jorge Mario Bergoglio taquin, fantasque et progressiste. Il lui donne toute la malice et l'anticonformisme qu'on lui prête tout étant grave et tiraillé lorsque le passé obscur du religieux durant la dictature argentine rejaillit. En ce sens Fernando Meirelles a l'intelligence de ne pas totalement verser dans l'hagiographie même si il montre clairement sa préférence et fait du personnage un futur pape particulièrement sympathique.
Évidemment Anthony Hopkins est génial comme d'habitude et trouve un excellent rôle à 81 ans, ce qui n'est pas si fréquent et ce qui fait rudement plaisir à voir. Tout comme Pryce, sa ressemblance avec l'original est assez bluffante en terme de mémoire collective. Il donne à son personnage toute la rigidité d'une éducation et d'une vie consacrée à Dieu et à la théologie, fervent gardien d'un ordre immuable face au monde en évolution permanente. On y comprend les raisons de sa rigueur même si on ne les partage pas mais surtout on comprend les raisons de sa démission du poste de Pape, chose rarissime puisque pour la seconde fois, 700 ans après son prédécesseur.
C'est toute la force du film que d'expliquer les joutes idéologiques des deux prélats et la force du pardon ou du renoncement au profit de leur croyance.
Le film est souvent drôle de par ses dialogues mais les flashbacks sur la vie de Bergoglio sont un peu longs et auraient pu être coupés.
Enfin le film est donc très conciliant avec le Pape François.
Cependant vous passerez un excellent moment grâce à l'interprétation au sommet de ces deux grands acteurs.
La piste aux Lapins :
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