De: Steven Spielberg
Avec "Le pont des espions", Spielberg renoue avec la veine de ses films historiques de qualité qui parcourent sa filmographie. Il retrouve aussi une quatrième fois un Tom Hanks toujours aussi juste, sobre, qui me force le respect car sa tronche ne m'est jamais vraiment revenue.
Ce qui marque cette histoire de procès d'un espion qui vire à la négociation berlinoise en pleine guerre froide, c'est la sincérité des valeurs qu'elle véhicule. Spielberg est profondément attaché aux valeurs de liberté de l'Amérique mais il reste critique quant aux limites de leur application, lorsque la paranoïa américaine pousse à bafouer ses principes.
Le film est comme toujours chez le maitre de l'intertainment, ultra sophistiqué dans sa mise en scène. Si il reste d'un grand classicisme, Steven Spielberg offre un film intelligent, un divertissement qui fait réfléchir comme on dit. Son film est plus adulte que certains de ses opus et moins niais lorsque l'émotion affleure. Cette distance et parfois le cynisme du long métrage sont l’œuvre de deux autres grands réalisateurs du Hollywood des 30 derniers années, les frères Ethan et Joel Coen, à la main au scénario.
Le film parle de respect entre deux hommes que tout oppose dans leur culture, dans un monde bipolaire qui les oblige à se détester mais qui sont plus intelligents que les propagandes nationales.
Si le film est sobre voire élégant, certains seront cependant déçus par la teneur finale de l'histoire et le la mise en scène irréprochable mais très académique. C'est une question de goûts. Il est vrai qu'on voit peu de films de ce style aujourd'hui et qu'on a peut être perdu l'habitude. Ce thriller peut aussi surprendre par son absence de surprises ...et c'est ce qui à mon avis laisse "Le pont des espions" au rang de bon film mais non à celui de chef d’œuvre porté aux nues par la presse...
La piste aux lapins :
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