De: Armando Iannucci
Cette adaptation de la BD du même nom de T. Robin & F. Nury est plutôt réussie tant de par son rythme que son comique cynique qui froid dans le dos.
Dans la nuit du 2 mars 1953, Joseph Staline meurt d'une attaque. Après avoir fait régner la terreur et exécuté des milliers d'opposants pendant 25 ans, sa garde rapprochée doit gérer le décès et surtout, l'après.
Or comme le paranoïaque dictateur a éliminé nombre de talents autour de lui, les membres du bureau vont jouer de finesse pour chacun tenter de prendre le pouvoir.
Qui de Beria, Khrouchtchev ou Malenkov sera secrétaire général de l'union Soviétique ?
Bien entendu on connait le résultat historique mais Steve Buscemi est excellent dans le rôle de Khrouchtchev, à la fois moqueur et très conscient de comment manipuler pour survivre.
Car on peut dire que la Russie décrite de l'époque est d'une violence inouïe, chaque individu étant un numéro pouvant être tué en une seconde juste parcequ'il a vu quelquechose de gênant.
Le rendu est curieux car tous ces soixantenaires bedonnants sont pathétiques mais ces pantins ont tout de même le droit de vie ou de mort sur chacun et n'ont strictement aucune morale, Khrouchtchev étant le moins pire. "La Mort de Staline" montre bien comment une dictature peut tenir sur quelques hommes et une armée et comment elle ne vacille pas au moment de la mort du chef si l'un des animaux qui l'entoure dévore les autres.
Jeffrey Tambor, l'ancien Monty Python Michael Palin et Simon Russell Beale en Beria complètent le casting de haute volée.
L'absurdité des situations rend au régime stalinien toute la perversité et la folie dans laquelle il tomba. Un bon film.
La piste aux Lapins :
Comments