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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Under the silver lake

Dernière mise à jour : 12 janv. 2023

De: David Robert Mitchell



David Robert Mitchell était très attendu en compétition à Cannes après le succès critique et public de "It Follows".


Avec son nouveau film, il a plutôt déçu et il est drôle de voir certaines critiques bien plus cools aujourd'hui que lors des projections presse...cette "bienveillance" est probablement due au fait que le réalisateur a la côte et que son film a une énorme qualité : il ose quelquechose de différent.

Andrew Gardfield est parfait dans le rôle de Sam, 33 ans, sans emploi, qui est menacé d'être foutu dehors de son appart à Los Angeles, faute de payer le loyer. Alors qu'il drague une voisine ravissante et pense conclure le lendemain, cette dernière disparait dans la nuit, ses meubles s'étant volatilisés. Il va alors se mettre en tête de trouver pourquoi.


"Under the silver lake" a comme grande qualité de ne jamais ennuyer malgré sa durée longue de 2h19 et son scénario bordélique à souhait, qui lance des pistes dans tous les sens.


David Robert Mitchell capte l'air du temps des théories complotistes les plus barrées, ce qui prête à sourire à bien des moments. Et surtout il s'inspire d'un certain David Lynch et donne au film un côté absurde et surréaliste qui peut décontenancer une bonne partie du public. Car pour suivre, il faut un peu s'accrocher. Le problème est que singer un maitre comme Lynch, parfois çà passe et parfois çà fait redite ou facilité par rapport à l'une des scènes précédentes. Il y a ce sentiment qu'à défaut de scénario bien ficelé, on va balader le spectateur et le tenir efficacement en haleine par des rebondissements loufoques. Sauf que parfois, çà devient lourd voire très facile. L'explication de fin ne m'a d'ailleurs pas surpris et le "tout çà pour çà" s'est affiché en grand dans ma tête. En fait le film est particulièrement poseur, un peu comme si un jeune cinéaste sorti d'école voulait en foutre plein la vue et tenter le grand n'importe quoi pour que tout le monde clame au génie.


Encore une fois le film se regarde, il est même plaisant et le réalisateur est assurément doué. Mais son scénario trop alambiqué finit par lasser et lorsqu’il sort de l’ambiguïté, le jeu de masques montre une coquille pas si pleine d'inspiration. Sur ce genre de film, il faut frapper un grand coup sur l'assemblement des pièces de l'intrigue car sinon la déception de fin est terrible et des blancs lapins aux yeux rouges se mettent à sortir les couteaux. Les ficelles de l’ellipse par exemple sont franchement gonflantes ou comment ne pas s'emmerder à expliquer une incohérence entre deux scènes...c'est un puzzle absurde donc pourquoi faire preuve de finesse ? Il suffit de faire du collage et d'espérer que la presse tombera dans le panneau. A vouloir être trop ambitieux, le film danse sur le fil entre énorme foutage de gueule et prise de risque éminemment louable.

Le résultat m'a donc laissé circonspect sur certains moments, amusé et intrigué sur d'autres. Tentez vous-même votre propre opinion, peut-être serez-vous plus enclins que moi à pardonner les facilités scénaristiques.


La piste aux Lapins :




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