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La Femme la plus riche du Monde

De Thierry Klifa



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La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.


Avec La Femme la plus riche du monde, Thierry Klifa signe une comédie grinçante et raffinée qui détourne l’affaire Bettencourt pour en faire un miroir cruel de la haute société contemporaine. Le film ne s'attarde pas tant sur le scandale que sur l'étude de mœurs, avec un vrai travail sur chacun des personnages. Chacun est très bien écrit et fait preuve de nuances malgré l'extravagance liée à l'argent, où à l'affect totalement perturbé par la puissance du pouvoir.


Le cinéaste observe la bourgeoisie mais il ne la juge pas, ce qui aurait été une erreur et ce qu'ici rend les personnages humains malgré la déshumanisation qui fait pression sur eux de par les compromis avec l'histoire, la facilité de tout acheter, et le manque d'(amour provoqué parfois par ce rang et la façon de le vivre. La profonde solitude de certains personnages est même émouvante et surprend au milieu d'une comédie pleine de rebondissements et de bons mots ou situations assez drôles.


Isabelle Huppert y incarne une héritière toute-puissante, mi-impériale, mi-fragile, qui règne sur son empire cosmétique avec la distance de ceux que rien ne surprend plus. Face à elle, Laurent Lafitte compose un séducteur vénéneux, mélange d’arrogance, de vulgarité et de charme trouble. Leur duel, à la fois mondain et moral, donne au film sa tension dramatique et son irrésistible humour.


Autour d’eux gravitent des personnages secondaires finement dessinés — Marina Foïs, Mathieu Demy, Raphaël Personnaz — qui ajoutent à cette farce un parfum de tragédie feutrée.

Sous ses allures de jeu de société pour ultra-riches, le film scrute le pouvoir de l’argent, les illusions du désir et les rouages de l’emprise affective.


Ni caricatural ni moralisateur, le film séduit par sa finesse d’écriture, son rythme et la justesse de son ton : un équilibre rare entre comédie cruelle et regard profondément humain.

Une satire féroce et délicieuse où l’ironie se mêle à la compassion, et où Klifa confirme son goût pour le théâtre des apparences, aussi comique que tragique.


La piste aux Lapins :


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