L’Attachement
- Blanc Lapin
- 2 mars
- 2 min de lecture
De Carine Tardieu

Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.
Carine Tardieu réussit un petit miracle avec ce film d'une profonde originalité scénaristique, porté par un casting impeccable et qui déborde d'émotion retenue.
Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmaï, Vimala Pons et Raphaël Quenard jouent chacun sur une partition tout en nuances des personnages cassés qui vont tenter de se réparer une vie ensemble. Valeria Bruni Tedeschi joue avec une forme de froideur cette femme cinquantenaire féministe, sans enfants dont la vie va être bousculée par le drame de ses voisins et s'attendrir au contact des mômes orphelins. L'écriture de son personnage est vraiment sensible car on ne s'attarde pas sur son historique, on n'en fait pas une femme seule qui a raté quelquechose. Non, c'est une femme qui assume ses choix, qui n'a pas besoin de cette histoire pour vivre et qui va embarquer dedans malgré sa distance première. La voir évoluer est très touchant parceque sans en faire trop, avec toujours une légère distanciation du personnage. Pio Marmai lui joue un homme paumé qui se cherche et cherche à surnager, il est très bon comme toujours. Vimala Pons , après Vincent doit mourir, ajoute à nouveau un rôle à la hauteur de son talent incandescent. Elle a du chien, du charme et son naturel, sa fragilité un peu brute de décoffrage font des merveilles dans ce rôle pas facile à tenir. Enfin Raphaël Quenard fait du Raphaël Quenard mais il le fait bien, et ajoute une touche d'originalité à un film qui l'était déjà beaucoup.
Avec des dialogues ciselés et une bande-son soignée, L'attachement célèbre une tendresse sincère, sans jamais sombrer dans la mièvrerie. Carine Tardieu livre une chronique délicate et lumineuse sur la reconstruction affective, portée par l’élégance des sentiments et une mise en scène sobre mais vivace.
La piste aux lapins :

J’ai toujours un immense plaisir à la lecture de tes critiques, toujours constructives. Le top, c’est de les relire après visionnage du film, pour mettre des mots intelligents et sensibles sur ce qu’on a perçu, mais qui est noyé sous le flot d’émotions suscitées par l’histoire, le jeu des comédiens, les décors, bref tout ce qui fait qu’on film t’emporte.
Je suis du genre cinéphile qui plonge directement dans le film, qui le vit totalement, charnellement. Aucun recul. Je fais des bonds, je gémis (intérieurement), je pleure, je me tords de rire, bref la Rose du Caire c’est moi.
Alors merci à toi de prendre tout ce temps pour partager ta passion avec nous et de nous aider à vivre…