De: John HUSTON avec Paul Newman
Ce film est un ofni drôle et barré dans la filmographie du grand John Huston. Le père du "trésor de la sierra madre" et de "l'homme qui voulut être roi" n'a pas son pareil pour dépeindre des personnages hauts en couleurs, au caractère aussi trempé que le sien. Aussi alcooliques que lui aussi...
C'est l'histoire d'un bandit de grand chemin campé par Paulo en personne, qui se retrouve du jour au lendemain à créer sa propre ville au milieu de nulle part. Il décide de tout, tel un mini dieu un peu mal dégrossi. La loi, c'est lui. Et comme il sort de prison, et bien ce sera "vive l'anarchie", le foutoir sauf que lui sera le chef incontesté de tous les bons à rien hors la loi qui cherchent refuge dans sa ville, poursuivis par la police fédérale.
Le personnage interprété par Paul Newman est parfois particulièrement con mais...un gentil con, attachant parcequ'il est entier, terriblement drôle et humain. Et John Huston aime son personnage principal, ça transpire de la bobine !! Paul Newman cabotine certes mais dans le bon sens et pour le plaisir du fun. Un film où le meilleur ami du héros est un ours, un vrai, qui se bourre la gueule à la bière avec lui...moi je dis "il fallait oser!" mais ça passe très bien puisque tout est dingo dans ce pays là.
Huston fait preuve d'un éclectisme remarquable en passant dans un genre qu'il n'avait jamais abordé, la comédie loufoque !! Très seventies dans l'âme, l'humour absurde et non sensique se cache derrière chaque porte de saloon, limite tex avery. Mais "Juge et hors la loi" s'avère bien plus profond qu'il n'y parait. Derrière la figure de l'alcoolique "joyeux connard" interprété par Newman, nous trouvons celle d'un espèce de Don Quichotte au pays des cowsboys. Un type réfractaire au changement, à la révolution industrielle en marche, celle qui va balayer l'ouest américain et envoyer tous ces cows boys tapisser les livres d'histoire. Ce film parle de la fin d'une époque, celle des pionniers, libres de s'installer n'importe où...le début de l'aire industrielle, la fin des histoires d'indiens et de cows boys qui font rêver les petits garçons...mais un chef d’œuvre ? oh oui!! assurément...
La piste aux Lapins :
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