House of dynamite

De Kathryn Bigelow

Le nouveau film de Kathryn Bigelow impressionne par son intensité et son ambition, mais peine à trouver un véritable point d’équilibre. En cherchant à paraître objectif, la réalisatrice semble délaisser toute empathie pour ses personnages, réduisant parfois son regard à un constat glacial des faits. L’œuvre, pourtant habitée par une urgence politique et morale, s’alourdit de ficelles dramatiques visibles et d’un sentimentalisme appuyé.

Sa structure à la Rashomon d'Akira Kurusawa où l'histoire est racontée de l'angle de plusieurs protagonistes est bien moins efficace que dans The Last Duel de Ridley Scott. L'effet ne mise en scène fait justement trop effet.

Malgré sa volonté d’ancrer le récit dans le réel — en multipliant les références à l’actualité et à la politique américaine récente —, le film finit par se replier sur lui-même, comme s’il craignait d’aller trop loin dans sa critique. Il en résulte un spectacle à la fois fascinant et frustrant : un thriller politico-apocalyptique ambitieux, mais enfermé dans sa propre démonstration.

La piste aux lapins :