De Céline Salette
L'artiste Niki de Saint-Phalle est connue mondialement pour ses Nanas, femmes rondes et colorées qui ont inspiré une partie importante de la pop culture des années 60 à nos jours. On peut admirer la superbe fontaine du musée Pompidou à Paris et il y a quelques années une excellente exposition revenait sur l’ensemble de sa carrière et des moments créatifs moins connus.
Ses tableaux peints à coups de carabine illustraient d'ailleurs la splendide affiche de l'expo.
Charlotte Le Bon incarne donc la plasticienne dans ce biopic réalisé par l'actrice Céline Salette et qui a reçu un bel accueil à Cannes lors de sa présentation en sélection Un Certain Regard.
Le film s'intéresse à son arrivée à Paris en 1952 avec son mari et sa fille, et comment son processus créatif s'élaborait.
Le film ne manque pas de charme, montrant une Charlotte Le Bon d'une ressemblance confondante avec l'artiste et qui joue la une partition sur le fil du rasoir, toujours à deux doigts de sombrer dans une forme de folie provoquée par l'inceste qu'elle a subi plus jeune de son propre père. Le film fait évidemment froid dans le dos et aborde l'impact de cette destruction d'identité sur une femme qui ne cherche qu'à s'épanouir mais a du mal à exprimer son talent, rattrapée de toujours par les souvenirs de ce père monstre. Céline Salette explique donc comment l'art va permettre peu à peu à cette femme mère de plusieurs enfants et "rangée" avec un écrivain beau et sympathique, de s'extraire de ce destin tout tracé pour prendre la tangente et fuir ailleurs. Elle explique aussi très bien le côté libérateur de ses premières œuvres jusqu'à celles qui vont commencer à la faire connaitre. Mais la réalisatrice prend le parti pris de s'arrêter avant ses premières nanas et de ne jamais montrer aucune des œuvres. C'est audacieux mais avouons le très frustrant à plusieurs moments.
La performance intense et sensible de Charlotte Le Bon est vraiment excellente.
La piste aux Lapins :
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