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De Nadav Lapid



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Israël au lendemain du 7 octobre. Y., musicien de jazz précaire, et sa femme Jasmine, danseuse, donnent leur art, leur âme et leur corps aux plus offrants, apportent plaisir et consolation à leur pays qui saigne. Bientôt, Y. se voit confier une mission de la plus haute importance : mettre en musique un nouvel hymne national.

Le réalisateur israelien Nadav Lapid revient avec son style tyrès particulier découvert dans l'iconoclaste Synonymes.


On pourrait y voir du Fellini ou du Alessandrro Jodorowsky dans ses percées surréalistes toujours too much et provocatrices mais qui n'ont d'autre but que d'illustrer un propos de façon imagée et surréaliste plutôt que par de longs discours plombants. Et il fallait bien cela pour livrer cet excellent film dont Israël avait besoin. Dans la situation actuelle post massacres du 07 octobre et éradication méthodique par Tsahal de la population de Gaza, il fallait un film qui ne donne pas le micro à l’extrême droite au pouvoir mais aux autres, tous ces israéliens qui ne sont pas d'accord avec leur gouvernement et qui ont honte du génocide en cours.


Le film fait du bien car il redonne la parole à cette gauche israélienne. Mais il le fait avec une grande finesse via ce personnage attachant et amoral de musicien qui accepte que sa femme couche à droite à gauche par intérêt financier ou professionnel ou accepte de se livrer totalement aux pires fachos de son pays quitte à écrire un hymne monstrueux, juste pour le fric. Nadav Lapid nous montre le chemin vers la morale de cet être pour qui rien n 'est important et tout doit être une fête, une farce. Derrière les effets visuels et les effets de style, il y a cependant une réflexion plus profonde sur cette partie de la population qui s'est perdue dans la vengeance sans fin qui mène toujours vers plus de massacres des deux côtés. La mise en scène est sensorielle et surréaliste et çà fait du bien car ceci montre tant la folie du personnage que celle de ces dirigeants israéliens enfermés dans une course morbide sans retour. La colère du réalisateur est salvatrice car elle fiévreuse, torturée et se jour du grand ridicule carnavalesque de ces militaires sans âmes et ultra corrompus.


Ce film fantasque sur un sujet horrible est le témoin d'une dérive atroce dont on ne sait pas jusqu'où elle ira. Il explique de manière engagée sous ses dehors enragés, le terrible effondrement moral qui accompagne les milliers de vies perdues chaque semaine, sans nier l'horreur du 07 octobre, sans opposer les massacres, avec une grande finesse.


La piste aux lapins :


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