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Photo du rédacteurBlanc Lapin

"Un Héros"

Dernière mise à jour : 6 janv. 2023

De: Asghar Farhadi



Pitch : Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…


Le plus célèbre des cinéastes iraniens revient et clôture une année cinéma 2021 marquée par trois grands films iraniens, La loi de Téhéran, Le diable n'existe pas et donc "Un Héros".

Car avec cette histoire à la thématique surprenante et vraiment original, le maitre iranien, Asghar Farhadi, revient à son meilleur niveau avec un film qui fait penser à l'un de ses chef d’œuvre, Une séparation.


Asghar Farhadi commence d'abord par nous décrire une histoire qui se passe très bien autour d'un personnage naïf mais solaire, à qui la chance semble sourire. On a le sourire aux lèvres devant toutes ces portes qui s'ouvrent, un peu interloqué par l'attitude des geôliers avant de comprendre le poids de l'image et le fait qu'ils utilisent son acte héroïque pour faire oublier leur mauvaise image. Car et c'est là ce qui est très surprenant, l'Iran vit aussi au rythme des réseaux sociaux, de l'immédiateté, du qu'en diras t on ? qui dépend de l'image renvoyée à la société.

Ce n'est que dans la seconde partie, lorsque l'histoire s'emballe dans le mauvais sens et que le personnage s'enfonce dans ses mensonges, que l'on comprend l'envers du décors, la face sombre de cet étalage public et de ses conséquences. Au final on n'est pas très loin d'un schéma occidental sauf qu'il est passionnant de le voir appliqué à la société civile iranienne. On voit les gens vivre, se déchirer, se soutenir. On voit le rôle d'associations qui aident les condamnés à mort ou les victimes d'injustices et surendettements. L'auscultation de cet Iran de 2020 est en soit fascinante.


Mais le réalisateur créé une tension, une angoisse qui monte et étouffe le personnage avec le brio qu'on lui connaissait dans ses meilleurs opus. La mécanique kafkaïenne est terrible d'autant qu'on voit les rouages se gripper et l'histoire partir à conte sens, incapables d'agir et ayant envie de crier à cet individu gentil et naïf qu'il fait les mauvais choix.

L'idée de faire mentir un personnage aussi solaire et sympathique, juste par la facilité qu'il pense avoir à simplifier les problèmes, est géniale. Car si au début on se dit que ces mensonges ne portent pas à conséquences, le scénario nous les renvoie en pleine figure. Et le plus intéressant est que le réalisateur ne porte pas de jugement moral sauf sur la police manipulatrice et manquant de décence.


"Un Héros" est un thriller captivant de bout en bout et magistralement mis en scène et interprété.


La piste aux Lapins :







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