De: Ron Howard
Mettre en chantier un spin off sur l'un des personnages les plus emblématiques de la culture pop des années 80 était à la fois un pari risqué et une facilité mercantile que Disney ne pouvait pas ne pas tenter.
A la première question qui est de savoir si le jeune et beau Alden Ehrenreich, découvert dans le superbe Tetro de FF Coppola, était à la hauteur du rôle d'Harrison Ford, la réponse est oui. Il ne l'imite pas, ce qui visiblement a été l'un des sujets du tournage compliqué et une volonté première du studio. L'acteur joue le cabot, le jeune homme aventurier et joueur, charmeur et il assure. Donald Glover dans le rôle du culte personnage de Lando Calrissian (Star Wars L'empire Contre Attaque) est très bon même si son personnage demeure sous-exploité.
Le toujours excellent Woody Harrelson apporte sa masculinité brute et cassée tandis qu'Emilia Clarke a un rôle moins caricatural que celui de Games of Thrones. Disons que son rôle est sous-exploité lui-aussi.
En fait les personnages sont bons mais le sentiment général est que le film reste en surface et effleure la personnalité des uns et des autres, qui est plutôt réussie mais pas assez creusée. Niveau fan, service et distraction, Ron Howard, en bon faiseur et bon petit soldat Hollywoodien, nous rend un produit finis qui se regarde et s'avère très loin de la catastrophe annoncée. On ne peut que se demander si les premiers réalisateurs virés du tournage, Phil Lord et Chris Miller, à qui l'on doit des films déjantés comme La grande aventure Légo, n'auraient pas donné davantage de chien au film. Le problème de Ron Howard c'est toujours le même, il n'a aucun style reconnaissable, aucune personnalité et livre des films efficaces mais qui ne marquent pas. Et ce sera la même chose avec ce Solo.
Le film lorgne clairement sur une franchise parallèle qui pourrait s'avérer intéressante compte tenu des graines semées dans le premier. Mais il n'est pas certain que les résultats décevants au box-office, pas du tout rattrapés en Chine, rendent Disney aventureuse, d'autant que Disney prend très et trop rarement des risques, d'où ce résultat en demi-teinte.
La piste aux Lapins :
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