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Sinners



Réalisé par Ryan Coogler (Fruitvale Station, Creed, Black Panther), Sinners est un film ambitieux porté par Michael B. Jordan, qui y interprète deux frères jumeaux revenant dans leur Louisiane natale des années 30, confrontés à une épidémie mystérieuse mêlant vampires et fantômes.


Avec un budget de 90 millions de dollars, Coogler rend hommage au film de genre en y ajoutant une touche d'originalité bienvenue via une fresque hantée par l’histoire américaine, le racisme, la culture afro-américaine et le blues.


Certes le film convoque la mythologie vampirique du Sud des États-Unis et le déroulé en tant que tel de l'histoire surprendra peu. Il faut aller chercher l'intérêt ailleurs, vers sa mise en scène et sa richesse thématique. À travers une esthétique léchée, Coogler signe une œuvre où les effets spéciaux servent pleinement le récit.


Jack O’Connell, révélé par la série Skins et plusieurs films et séries remarqués (le génial "Les poings contre les murs", "71" de Yann Demange, dans la très bonne série Netflix "Godless" ou l'excellente série "The North Watter", L'Amant de Lady Chatterley, la série

Rogue Heroes), campe un antagoniste ambigu face à Michael B. Jordan, impeccable dans son double rôle. Le blockbuster ne sacrifie jamais sa profondeur au spectaculaire, abordant frontalement les questions de racisme, du KuKluxKlan, et de la difficulté pour les noirs de s’émanciper dans un contexte de haine des blancs du sud des Etats-Unis dont les racines sont bien ancrées. Son ton rappelle à la fois Jordan Peele (Get Out) pour l’aspect engagé et John Carpenter pour l’amour du genre horrifique classique.


Autre idée originale, celle de lier les générations noires par la musique et ses divers styles qui leurs ont permis de s’échapper de ces ségrégations et d’être libres le temps de la trance musicale d’une soirée. Idée casse gueule mais qui fonctionne.


Cependant, malgré ses fulgurances, Sinners n'est pas exempt de critiques : son ambition n’empêche pas l’ensemble de l’histoire d’être prévisible, la référence à Une nuit en enfer de Robert Rodriguez étant un peu lourde.


Reste que Sinners, par son audace, ses partis pris artistiques et son discours engagé, s'impose comme un film plus interessant que le simple film de vampires annoncé, et un résultat ultra efficace.



La piste aux Lapins :






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