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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Loin de la foule déchaînée

De: Thomas Vinterberg




Revenu de 10 ans de manque d'inspiration criant, l'auteur du chef d’œuvre "Festen", signe une troisième réussite d'affilée après les sombres mais très réussis "Submarino" et "La Chasse".

Et lui qui nous avait habitué à du super sobre, on peut dire qu'il change radicalement de style, tout en conservant la grande pudeur qui caractérise sa mise en scène.

Thomas Vinterberg adapte donc le célèbre roman de Thomas Hardy, qui se déroule à l'époque victorienne, dans une campagne anglaise où une jeune héritière va se faire courtiser par trois hommes en même temps, trois hommes issus de milieux différents.


Le personnage est troublant car il est indépendant et d'un caractère déterminé dans un monde d'hommes, surtout pour gérer une grande ferme. Carey Mulligan est parfaite comme d'habitude, son physique fragile donnant d'autant plus de nuance et de trouble à son caractère indécis. C'est qu'en fait cette femme ne sait pas trop qui elle veut comme époux et si elle souhaite se marier. Elle est très en avance sur les mœurs et n'hésites pas à faire attendre ses prétendants, sans aucun jeu ou manipulation, juste parcequ'elle ne sait pas, et qu'elle déteste qu'on la force. Face à elle, les excellents Matthias Schoenaerts et Michael Sheen crèvent l'écran de leur désirs enfouis, de la solitude qui ravage leur âme, de leur patience et de leur chevalerie.


Le film est une grande tragédie classique et Thomas Vinterberg nous sort tous ses talents de mise en scène pour livrer de superbes scènes de campagne, aux couleurs nuancées selon les saisons. Le travail sur la lumière est admirable. La pudeur qui se dégage de ces histoires de personnages brisés ne sachant pas comment provoquer l'étincelle, fait de "Loin de la foule déchainée" un film hors du temps. Il aurait pu être réalisé il y a 20 ans comme dans dix. Mais il faut suffisamment d'esprit et de finesse de la psychologie des personnages pour les diriger avec un résultat aussi émouvant. Car oui, Vinterberg a beau être froid et aimer les situations déprimantes, il trouve toujours ce qu'il y a de beau dans l'humain pour donner une touche d'espoir à chacun de ses films.


Et lorsque il s'attaque à du romanesque, ceci donne un film d'une grande maitrise formelle et d'une émotion contenue mais vive à souhait. Un bel émoi flamboyant en sortant de la séance.


La piste aux lapins :








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