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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Il reste encore demain

De Paola Cortellesi




Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.


Voici donc le carton qui a bouleversé le box-office italien en 2023 avec 5 M d'entrées.


Retour dans une Italie à peine sortie du fascisme, empêtrée dans un patriarcat où la femme a une place d'infériorité par rapport à l'homme. Elle travaille pour rapporter de l'argent, soumise, se prend des mains aux fesses du beau père et se fait battre régulièrement par son mari à la moindre connerie ou saut d'humeur. Le film renvoie évidemment à l’ensemble du chemin effectué en 70 ans et semble raconter une histoire d'un autre temps, d'il y a bien bien plus longtemps.


En choisissant le noir et blanc de l'âge d'or du cinéma italien, la période du néoréalisme italien, avec quelques touches musicales anachroniques et modernes, Paola Cortellesi a eu une bonne idée. "Plutôt" parceque le film parle au final de l'émancipation des femmes italiennes et de leur droit de vote et sa conclusion m'a plutôt gêné. J'aurais préféré un film plus rentre dedans et montrant une vraie prise en main de cette femme écrasé par son ignoble connard de mari. Au lieu de cela, certaines scènes montrent que cet enfermement était un cadre se desserrant que très progressivement. On comprend ce choix mais j'aurai aimé un film un peu plus disruptif.


L'humour qui illustre le film est certes bienvenu mais là aussi, on est loin de la férocité des grandes comédies italiennes des années 50 et 60, bien plus pertinentes et mal élevées. "Il reste encore demain" est un peu trop dans l'illustration d'un genre passé, sans la même vivacité et pertinence.


Au final le film donne plus de promesses qu'il n'en tient, trop sage sur un sujet où il aurait pu tout défoncer, sans rester dans l'hommage fade à un cinéma désormais disparu.


La piste aux Lapins :




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