De: Kelly Reichardt
First Cow de Kelly Reichardt sort enfin après un an de retard et sa présentation à Deauville 2020.
La réalisatrice est une auteur très respectée au sein du cinéma indépendant américain, connue pour Old Joy en 2006, Wendy et Lucy en 2008 ou Night moves en 2014.
Avec First Cow, son style très épuré, économe de mots, s’intéresse à la construction d’une amitié au début du XIXe siècle, sur les terres très sauvages de l’Oregon.
Un cuisinier sans le sou, embauché avec des trappeurs allant vers l’ouest, vient en aide à immigré chinois.
De là, ils se retrouvent et forment un duo extrêmement attachant, se serrant les coudes dans un pauvreté sans nom.
Ils décident de voler le lait de la seule vache du bourgeois du coin pour confectionner et vendre des gâteaux. Et face au succès, ils se mettent à rêver d’élévation sociale.
Kelly Reichardt aborde une époque assez peu connue ou mise en valeur tant la détresse psychologique et le dénuement de ces hommes venus tenter une aventure en pays sauvage semble sans espoir, et d’une violence sordide.
Le manque d’empathie, de lien social qui fait que nous sommes aux prémisses d’une société est particulièrement intéressant.
On est au début de la conquête de l’ouest et il faudra quasi 100 ans de plus pour l’Amérique ressemble à un pays. C’est donc la période de l’avant, juste après l’indépendance, dans des terres hostiles.
Et la réalisatrice nous parle de la lumière que s’apportent ces deux paumés, seuls au monde, qui vont se soutenir et ne plus être seuls, justement.
Le film est très beau de par son naturalisme et la simplicité de son histoire, qui prend certes son temps mais parle au final de l’essentiel, ne pas être seul dans l’aventure d’une vie.
La piste aux Lapins :
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