De: Lee Chang-Dong
Le réalisateur de Secret Sunshine revient donc 8 ans après Poetry. Son "Burning" a de quoi repousser car il est long, 2h28 !
Et c'est peut-être son plus grand défaut même si pour celles et ceux qui feront l'effort, franchement, le film passe vite. On y suit Jongsu, un jeune chômeur, qui retrouve une ancienne voisine, Haemi, dont il tombe rapidement amoureux.
Cette dernière part en voyage en Afrique et revient avec Ben, une sorte de Gastsby mystérieux. Jongsu se trouve alors spectateur de ce jeune homme qui lui pique sa copine mais continue cependant à le convier à ses soirées et se confie même à lui sur son secret.
"Burning" fonctionne beaucoup sur des non-dits, des scènes où par certains silences, certains regards, on comprend vers quel film le réalisateur veut nous emmener. Car en effet, le sel du film réside dans cette lente montée vers un dénouement qu'on devine se dessiner peu à peu, par petites touches de peinture jusqu'à arriver au final, brillamment réussi.
Le réalisateur assemble des pièces d'un puzzle quasi muet puisque les discussions ne volent jamais très haut. Il préfère nous faire observer cette distinction de classes sociales, cette violence des écarts de niveau de vie et la construction lente et cynique du déroulé de l'histoire, que l'on soupçonne et redoute.
Tout repose sur la mise en scène de Lee Chang-Dong, qui préfère suggérer que montrer, ce qui donne au récit cette curiosité qui tiendra jusqu'au bout des 2h28. Entre thriller et film social, "Burning" peut décontenancer ou au contraire conquérir le spectateur. C'est un pari à prendre. Moi j'ai adhéré au climat.
La piste aux Lapins :
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