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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Benedetta

De: Paul Verhoeven


Voici enfin, avec un an de retard pour cause de pandémie, la présentation du nouveau film de Paul Verhoeven, 83 ans, et toujours aussi alerte et sulfureux après le succès mondial de ELLE.

Virginie Efira joue une nonne du 17ème siècle, qui a des visions. Elle voit Jésus. Le premier tour de force est que ces visions ne font pas exploser de rire, ce qui aurait pu être le cas, rappelant un très bon sketch des nuls. Ensuite Virginie Efira est comme d'habitude crédible et excellente de bout en bout.


Là où le film est surprenant, c'est qu'il est moins provocateur qu'on aurait pu le penser. Certes on la voit nue, elle et Daphné Patakia (la série OVNI) dans des scènes de sexe lesbienne assez explicites. Mais contrairement à La vie d'Adèle où les scènes de 10 minutes m'avaient super gonflé, là Verhoeven amène la sensualité et l'expression du désir nécessaires, sans en faire des caisses.


Alors que la peste se propage en Italie, Benedetta multiplie les stigmates du Christ et ces miracles inquiètent les autres sœurs dont la mère supérieure incarnée par l'impériale Charlotte Rampling, magnifique. Lambert Wilson apporte également son talent dans la dernière partie du film.


Paul Verhoeven introduit alors un jeu politique entre responsables ecclésiastiques et reste toujours sur le fil de la véracité de ces stigmates et du personnage de Benedetta. Ment-elle ? Est-elle folle ? Il prend bien soin de nous laisser dans le doute en ne montrant que la face qu'elle montre à ses condisciples.


La mise en scène est quant à elle très académique, ce qui ne nuit pas au film, mais lui enlève peut-être la petite touche en plus qui aurait fait décoller le long métrage vers un très grand film. Mais on retrouve ses obsessions que déjà il poussait dans "La chair et le sang" en 1985.


Les dialogues sont finement ciselés, les scènes crues mais qui ne sont pas faites pour choquer car le réalisateur préfère se concentrer sur cette mini société à partir de laquelle il construit une satire du pouvoir, à partir d'un personnage ambigu jusqu'au bout.


Un très bon film, différent et superbement interprété.


La piste aux Lapins :




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