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Photo du rédacteurBlanc Lapin

A la merveille

De: Terrence Malick


Terrence Malick était déjà culte quand il revint fin des années 90 avec "La ligne rouge", après 25 ans d’absence. "Le nouveau monde" qui suivit confirma que son génie était intact, et que personne d'autre que lui ne savait donner à dame nature ce rôle à part entière, cette poésie troublante enrobant toutes les scènes.


Avec "The tree of life", il remporta la palme d'or il y a deux ans mais certains critiques commencèrent à le bouder pour son maniérisme jusque boutiste et ses longs plans contemplatifs limite new age. La naïveté de son propos sur la croyance n'aida pas les plus sceptiques à adhérer. Pour ma part, la magie opéra encore.

Celles et ceux qui n'ont pas aimé "The tree of life" risquent donc de détester ce "A la merveille". Malick décide en effet de prolonger son expérience encore plus loin. Il s'intéresse ici à une histoire d'amour entre une française et un américain campé par Ben Affleck. Passée la surprise d'entendre parler français la moitié du temps et le fait que le début du film se déroule en France, le style Malick s'affirme avec un minimum de compromis. L'auteur décide de supprimer les dialogues et de nourrir uniquement ses superbes images de voix off, essentiellement crlle de Olga Kurylenko, Ben Affleck étant quasi muet du film. Au début ceci fonctionne et donne un aspect aérien, intemporel.


Mais avouons le, au bout d'un moment l'espoir se fait jour de voir un début de dialogue reprendre le fil du récit, tout comme dans "Tree of life". Mais ce moment n'arrive pas. Ben Affleck est parfait dans son rôle et exprime par de simples gestes tous les doutes du personnage. On voit très bien l'histoire se construire, puis la lassitude arriver subrepticement dans le couple, Affleck commencer à être moins investi que sa copine, elle en souffrir, le tout se déliter. Mais passée cette première étape, l'arrivée du personnage de prêtre de Javier Bardem s'insère mal. On ne voit pas trop le rapport de sa recherche de dieu avec le reste. Et surtout la lassitude s'éprend de nous, spectateurs, se disant intérieurement que l'on va devoir se retaper plus d'une heure de plans sans fil directeur narratif qui puisse être matérialisé par la parole. Le pari de Malick est osé mais extrême et l' ennui l'emporte hélas, au moment où une énième ode à la nature nous déclenche un sourire plus narquois et agacé que contemplatif.

La piste aux Lapins :











































































































Terrence Malick

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