De Gaël Morel
Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l’arrivée du sida. Alors qu’ils s’attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu.
Découvert chez André Téchiné dans "Les roseaux sauvages", Gaël Morel s'est ensuite mis à la réalisation avec notamment A toute vitesse (1996), ou Après lui avec Catherine Deneuve.
Il il revient avec un charmant trio d'acteurs, Lou Lampros, Victor Belmondo et Théo Christine pour raconter un trio amoureux durant les années Sida 90. Victor Belmondo incarne avec justesse un jeune photographe séropositif, loin des clichés et stoïque par rapport au temps qu'il lui reste à vivre qu'il pense court. Il va croiser la route d'un jeune couple dont il va tomber amoureux du garçon. Théo Christine comme lui se sortent bien de ce rôle et toute la curiosité est de voir un hétéro jouer un homo en 2024 et rester crédible. Le choix est intéressant car il banalise cette homosexualité et la rend moins évidente aux yeux de la société, en ce sens, on peut comprendre le choix de Gaël Morel.
Quant à Lou Lampros, elle est parfaite de nuances dans ce rôle de jeune femme pour qui sa vie se brise d'abord parceque son homme tombe amoureux d'un autre et ensuite parcequ'elle va devoir apprendre la mort bien plus tôt que prévu. Elle porte toute la gravité et la lucidité sur son visage, et le réalisateur évite toutes les portes ouvertes.
Exercice complexe tant il y a eu des bons films sur le sujet mais le film intéresse par le fait qu'il filme la renaissance via la trithérapie. Rares sont les films qui ont montré l'abysse de la maladie et l'après, lorsque certain(e)s s'en sortent et qu'ils ne sont plus préparés au temps long, à se projeter sur vie normale.
Thématique intéressante donc même si j'aurais aimé plus de souffle et moins de linéarité dans le récit.
La piste aux Lapins :
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