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Roma

De: Alfonso Cuarón



Voici donc le film qui va tout bouleverser dans l'industrie du cinéma. Et c'est marrant parcequ'il n'a rien du gros blockbuster. C'est juste que "Roma" d'Alfonso Cuarón a remporté le Lion d'Or au dernier festival de Venise, et qu'il ne sort que sur Netflix !


Alfonso Cuarón est un grand réalisateur et il a accepté de travailler pour Netflix car c'est uniquement là qu'il y a trouvé le budget.

Sa fresque est en effet loin de pouvoir remplir des salles obscures, d'une part parce qu’elle est en noire et blanc, qu'elle dure 2h15 et d’autre part parcequ'elle n'a aucune star à son casting. Son thème est aussi pas franchement vendeur puisqu'on y suit la vie quotidienne d'une femme de maison du début des années 70, dans une famille bourgeoise à Mexico.

Le noir et blanc du film est absolument magnifique, d'une grande pureté. La mise en scène est fluide, à travers de longs plans séquence.

Mais là où Cuaron fait très fort, c'est qu'il adopte le point de vue de cette femme dans la servitude grâce à son choix de mise en scène.


L’héroïne est quasi silencieuse, on la voit peu s'exprimer car dans son métier, on lui demande de se taire et de faire les choses, rapidement, efficacement. Sa relation avec les enfants de la famille est tendre et presque plus proche que celle qu'ils ont avec leur mère. D'ailleurs la famille lui laisse regarder la télévision avec eux mais pas trop longtemps quand même. Le rappel des ordres pour faire telle ou telle chose ménagère lui rappelle aussi son statut social, au cas où elle l'oublierait.

Cette' violence sociale, qui se mélange dans certaines scènes à la violence dans les rues, est très bien rendue, avec force. Cette violence on la retrouve dans les rapports qu'elle a avec ses patrons qui la couvent et payent son accouchement mais qui la traitent aussi pour ce qu’elle est, une employée sans un sou.


Et quoi de plus efficace que de filmer cette famille sans créer une histoire très construite, juste suivre le quotidien, et les petits élèvement qui le changent au fur et à mesure. Un mari volage qui s’enfuit, une nouvelle voiture, plus petite car l'argent vient à manquer dans la famille, un drame évité...Alfonso Cuaron, fait preuve d'une très grande finesse par ce regard extérieur. Nous sommes comme l’héroïne, des spectateurs de cette vie, auxquels on interdit de devenir des intervenants à part entière.


Ce grand film intimiste est une grande réussite.


La piste aux Lapins :






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