De: Matt Reeves
Alors que le 1er épisode avait surpris tout le monde de part la qualité des effets spéciaux, de l'intrigue et de la mise en scène, le second film de cet immense préquel au chef d'oeuvre de 1969, m'avait un peu déçu. Matt Reeves, qui reprenait le flambeau avait livré un très bon divertissement hélas trop centré sur l'action et surtout terriblement manichéen dans l'archétype des personnages.
Ce défaut est toujours présent dans ce troisième volet mais il devient secondaire grâce à la mise en scène peut être moins épileptique et surtout une histoire bien plus écrite.
Comment César devient la légende des singes qui les amène et se libérer des derniers hommes ? Tout un programme et aussi une explication logique à la montée en puissance d'une race au détriment d'une autre.
Le film s'inspire des nombreux bijoux du genre film de prison et évasion et apporte même une touche d'humour totalement absence auparavant. Il va même jusqu'à citer balourdement Apocalypse Now et faire référence plus finement à la Shoa.
Enfin, Andy Serkis donne encore une fois à la technique de motion capture toutes ses lettres de noblesse tant son César transpire le réalisme.
"La planète des singes, suprématie" est surtout un film de SF qui ne prend pas ses spectateurs pour des demeurés et leur apporte divertissement et réflexion sur la place de l'homme sur cette planète et son bref passage à l'échelle du temps.
La mise en scène est inspirée et suit des singes désespérés et totalement mus par leurs émotions. Il est d'ailleurs assez bluffant de s'attacher aux personnages à ce point alors que le rôle des humains est basique, et les dialogues rares et remplacés par des traductions de langage des signes.
Pour une fois, la reprise d'une franchise culte est digne et même supérieure à l'original. Le blockbuster n'est alors jamais aussi bon que lorsqu'il parle en miroir de notre société où l'empathie est moquée et où l'entraide laisse la place à des peurs primales, à travers des évènements quotidiens que l'actualité nous démontre.
Le film est sombre et très réussi.
La piste aux Lapins :
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