De Yolande Moreau
Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille s'accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins et de trafic de cartouches de cigarettes. N'ayant pas les moyens d'entretenir la grande maison familiale des bords de Meuse dont elle hérite, Mireille décide de prendre trois locataires. Trois hommes qui vont bouleverser sa routine et la préparer, sans le savoir, au retour du quatrième : son grand amour de jeunesse, le poète.
Tour son 3ème film en tant que réalisatrice, Yolande Moreau nous emmène dans un joyeux bordel iconoclaste tout çà son image. Elle s'entoure d'une bande, d'un casting de gueules-cassées et malmenées par la vie pour livrer au final un message d'espoir et de poésie. Sergi López tout en douceur blessée, Grégory Gadebois en blasé bienveillant, Estéban en faux Elvis qui se cache et même William Sheller, l'immense chanteur, touchant de fragilité...toute cette bande ne joue pas toujours juste, parfois les échanges sont curieux et surréalistes, décalés et le film semble fait de bric et broc. Et pourtant...ceci fonctionne ! Tout simplement parceque le naturel de l’histoire, la sincérité du message et le côté complètement perché de sa réalisatrice risquent fort de vous attendrir, de vous faire sourire et de vous emmener dans un endroit différent. Elle parle de gens laissés de côté par la vie et qui se retrouvent ensemble pour former une troupe, une famille de choix et se tenir chaud et être moins seuls. Et juste cette trajectoire est belle et émouvante en soit. On oublie alors certaines maladresses de jeu ou de scénario au profit de cette impression d'avoir vu un vrai beau film sincère, un feel good movie sans les clichés du genre et avec le fort impact de l'imaginaire poétique de sa réalisatrice.
La piste aux Lapins :
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