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Photo du rédacteurBlanc Lapin

La crème de la crème" de Kim Chapiron

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Excellente surprise que ce "La crème de la crème" !

Si Kim Chapiron s'était fait remarquer avec ses courts métrages, son long le mieux diffusé, "Sheitan", était pour particulièrement râté.

On ne peut pas dire la même chose de cette incursion dans le milieu des grandes écoles.

Mais plutôt que de tirer à boulets rouges sur le fonctionnement interne, Chapiron préfère partir d'un constat et l'étirer vers une histoire bien écrite même si caricaturale parfois.

Il va s'intéresser à l'association de trois brillants élèves issus de trois milieux différent, l'un très bourgeois, l'une pauvre et le derrnier d'un environnement lettré d'intellectuels.

Les trois sont cyniques et ont parfaitement intégré tous les codes qu'on leur a appris et le système de castes à l'intérieur de l'école puis le déterminisme social qui les distinguera quoiqu'il arrive du reste de la société. Les trois vont donc mener une expérience pour jouer avec les concepts qu'on leur a inculqués et savoir comment et jusqu'où ils pourront aller.

Kim Chapiron aborde ainsi bien plus que le microcosme de HEC dont il se détourne très vite et se concentre sur la froideur de ces individus et leur capacité à raisonner et rendre mercantiles ce qui ne devrait pas l'être. La critique de notre société, de l'absence d'"ascenseur social" est certes facile mais elle fait du bien car elle est vue du haut et non du bas, ce qui s'avère assez original.


L'absence d'hypocrisie et le côté frontal des discours rend les personnages curieusement attachants. En effet on comprend en quelques scènes de beuveries leur discours.

Ils ont analysé comment fonctionnerait la suite de leur vie, par réseaux, puisque l'intelligence ils l'ont déjà, et parfois le fric aussi.

Mais chacun va se confronter justement à ses propes sentiments et grandir au moment où la morale qu'on ne leur a pas apprie va surgir et rebattre les cartes. Les trois acteurs, Thomas Blumenthal, Alice Isaaz et Jean-Baptiste Lafarge sont parfaits dans leurs stéréotypes sociaux sans aucune morale, car formatés par le passage à HEC.

Mais Chapiron ne fustige pas simplement les grandes écoles, sa critique est plus large et s'intéresse aux limites du système où il y'a toujours des dominants qui abusent de leur pouvoir et se reproduisent entre eux et des dominés qui l'acceptent et n'ont aucune carte en main pour changer quoique ce soit. C'est souvent sordide mais suffisamment mature et traité avec beaucoup de recul. De ce fait le film fait mouche malgré ses clichés.

Drôle et désenchanté, le film s'avère au final être une réussite, entre divertissement et analyse sociale.

C'est sur que regarder une telle jeunesse avoir autant de recul et d'absence de questionnements, d'idéaux à part la réussite sociale, l'embourgeoisement et le fait de profiter sexuellement de leur jeunesse, peut faire froid dans le dos. Mais au moins, c'est cash. Ceci rend compte d'un climax dans un milieu définis et de ce qui manque peut être cruellement à notre époque, quel que soit le milieu pour le coup, à savoir un horizon et un idéal pour se projeter.


La piste aux Lapins :











































































































































































































Terrence Malick

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