De: Captain Fantastic
Ce biopic de Jacques-Yves Cousteau ne me faisait pas du tout envie. D'une part parceque le personnage me semblait lointain et d'une époque révolue, d'autre part parceque je n'ai pas compris l'engouement, étant trop jeune à l'époque ou pas encore né pour suivre de près les aventures du célèbre commandant.
La première réussite du film est de rendre justement intéressante cette histoire d'un ambitieux qui utilisa sa passion pour être en pleine lumière. Cousteau est raconté comme un chef d'entreprise, la plupart du temps guidé par son souhait de conquête mais de conquête de quoi ? Le mélange plutôt subtil entre sa soif de découvrir les fonds marins, de les faire découvrir au grand public et son irrésistible attirance pour la lumière, la gloire, les projecteurs font du personnage un sujet de film bien plus passionnant que bien des biopics, souvent ratés, car soit hagiographiques, soit manquant de suffisamment d’esprit critique.
Ici Lambert Wilson incarne de façon resplendissante cet énorme égo, cet ogre qui prenait toute la place et se mettait en avant quitte à étouffer sa progéniture et son épouse. Un type qui ne pensait qu'à lui mais qui du coup déplaçât des montagnes tant ses projets étaient ambitieux. Le rapport à son fils Philippe, impeccablement joué par Pierre Niney, est le centre du récit et le nœud de la personnalité du commandant, homme profondément solitaire, à force d'avoir construit sa propre statue aveuglément.
A noter la composition tout en finesse d'Audrey Tautou, dans un de ses meilleurs rôles depuis longtemps, la magie du maquillage lui faisant prendre des rides tout à fait crédibles, et traduisant les meurtrissures de cette femme qui s'est sacrifiée pour son homme infidèle.
Le film est juste sur l'initiation très tardive mais sincère de Cousteau à la cause écologiste, parsemé de superbes images de l'immensité marine.
Une très belle réussite.
La piste aux lapins :
Terrence Malick
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