De Bryan Marciano
Une association accueille des jeunes LGBT mis à la rue par leurs familles. Derrière l’apparente comédie, les excès, l’envie de s'affirmer, se cachent des vies brisées. Tous ont cette furieuse envie d’exister, de trouver leur place dans la société. Ici, ils ont six mois, pour trouver un travail, un logement et s’accepter comme ils sont. Une course contre la montre durant laquelle Noëlle, qui dirige l’association et Alex, qui l’aide dans sa mission, sont également renvoyés à leurs propres failles et s’interrogent sur leurs motivations à aider les autres.
Le film est porté par une pléiade d'acteurs au centre duquel les deux premiers rôles, très bons. Valérie Lermercier est sobre dans le rôle de cette femme investie mais froide et désabusée en apparence car elle sait que son association vit de bouts de chandelles et qu'il ne fait pas s'attacher à ces jeunes car ils ont vocation à partir et que c'est un éternel recommencement.
En ce sens le film donne une très bonne vision de ce que c'est que l'associatif et de cette nécessité de ne pas tomber dans l'affect et de rester concentré sur une mission, de façon professionnelle.
L'autre rôle est bien évidemment Finnegan Oldfield, toujours brillant dans chacun de ses rôles. L'acteur montre toute une palette de jeux et délivre ses sentiments peu à peu.
En ceci, L'Arche de Noé est plutôt réussi. Après le film n'est pas très surprenant et son message un peu attendu hélas. Ensuite les jeunes transgenre, queer ou gays sont tous assez caricaturaux car très typés dans un style. C'est un peu dommage. Le film aurait gagné à montrer de la diversité aussi par des profils plus classiques car il y en a de jeunes homos pour qui le sujet n'est pas forcément de se travestir ou de changer de sexe mais qui se font foutre à la porte par les parents, et qui n'ont rien d’efféminé. Ce qui m'a un peu gêné c'est qu'on ne voit que des personnages pour qui çà se voit comme le nez au milieu de la figure et dont on se doute que oui la société doit être ultra trash avec eux. C'est très bien d'en parler. . Ici on voit une lesbienne aux cheveux rouges, un jeune mec très efféminé, un autre tout autant mais musulman et persuadé que çà se soigne, un(e) autre en transition, un(e) autre après transition, un qui se prostitue et s'habille en femme...mais comment de jeunes qui se cherchent et vivent dans un milieu homophobe hardcore mais ne correspondent pas à ces stéréotypes peuvent-ils se reconnaitre la dedans ? Est- ce que çà va leur donner l'idée d'aller voir ce genre d’association? Pas certain.
Bref, qu'en est il des autres ? On ne les voit jamais dans ces centres ? Peut-être mais alors aborder le sujet aurait été malin. Le film est utile et permettra de toute façon à son public d'ouvrir les yeux sur ces drames qui plongent de jeunes gens mineurs dans la détresse. Après les parents ne réagissent pas forcément de la même façon à 15 ans, à 20 ans à 30 ans. Dommage aussi que cette dimension soit occultée. Ce n'était peut-être pas l'objet non plus mais ceci aurait pu donner une lueur d'espoir aux jeunes qui regarderont ce film pétrifiés par la réaction potentielle de leurs parents alors que parfois on est très surpris par la force de l'amour parental, même dans un contexte très homophobe à la base.
La piste aux lapins :
Comments